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Choisir entre la santé et son emploi : inacceptable !

Le Covid-19 est là pour un moment. Peut-être pour un an ou 18 mois, le temps que soient mis au point un remède vraiment efficace et surtout un vaccin. Il faut donc, malheureusement, nous attendre à des périodes de confinement-déconfinement…

Il n’est pas possible que pendant tout ce temps des millions de salariés aient à choisir entre leur santé, celle de leurs enfants ou conserver leurs emplois. C’est pourtant ce qui se prépare, ce qui est déjà en cours

Depuis le 14 avril, les parents qui n’étaient ni au chômage partiel ni au télétravail pouvaient garder leurs enfants. Ils étaient alors en arrêt de travail, indemnisés par l’Assurance maladie et percevaient 90 % de leur salaire brut. Cette possibilité a pris fin le 1er mai  et les parents concernés ne perçoivent plus que le chômage partiel, soit 70 % de leur salaire brut.

Le pire reste pourtant à venir

À partir du 1er juin, les parents qui ne pourront pas justifier d’une impossibilité pour l’école d’accueillir leur enfant subiront une perte totale de leur salaire et seront, de fait, licenciés.

Beaucoup de parents ne veulent pas remettre leurs enfants à l’école parce qu’ils craignent pour leur santé. On les comprend : comment les distances physiques, les gestes-barrières, le port des masques pourraient-ils être autre chose que des vœux pieux quand on sait comment vivent les enfants à l’école ou au collège ?

Les scientifiques ont beaucoup changé d’avis sur la contagiosité des enfants et leurs interrogations sur les liens d’une maladie telle que le « syndrome de Kawazaki » et le Covid-19 ne peut qu’inquiéter les parents.

Il est hors de question que le patronat  puisse exercer un chantage à l’emploi pour obliger leurs salariés à travailler alors qu’ils craignent pour la santé de leurs enfants et qu’ils voudraient pouvoir les garder à domicile.

L’État doit apporter toute les garanties nécessaires à ces salariés 

En interdisant tout licenciement pendant une période allant jusqu’à 6 mois après la fin de la pandémie et en indemnisant le chômage partiel à 100 % du salaire net.

Des  mesures drastiques doivent être prises concernant les masques, les tests, les distances de protection, les transports. Tout cela doit pouvoir être contrôlé par une inspection du travail renforcée dont les membres ne seront pas mis à pied (comme l’est aujourd’hui Anthony Smith) pour avoir exigé que les salariés d’une entreprise bénéficient des protections indispensables.

L’État doit également apporter des garanties en termes de trésorerie aux petites entreprises qui feraient rapidement faillite sans cela, entraînant le licenciement de centaines de milliers de salariés.

La mise en place d’une société de protection

D’autres virus potentiellement plus dangereux peuvent surgir du bouleversement des écosystèmes qui facilite les zoonoses, ces maladies transmises aux hommes par les animaux.

Après le bouclier fiscal pour les riches, il s’agit d’orienter tous les efforts de l’État pour construire un bouclier sanitaire et social pour tous. C’est bien d’un projet de société qu’il s’agit.

Comment financer cette société de protection ?

Lors de la canicule de 2003, les salariés ont perdu une journée de congé sous prétexte de solidarité, il serait donc juste qu’une véritable solidarité se traduise par un retour immédiat de l’ISF.  Ce ne serait qu’un début car il faudra compenser les dégâts de la pandémie sur les plus vulnérables de notre société et rattraper les années durant lesquelles les inégalités n’ont cessé de se creuser.

Pour y parvenir, il faudra mettre fin aux exonérations de cotisations sociales pour les grandes entreprises, instaurer un impôt sur le revenu réellement progressif, mettre fin aux dizaines de milliards d’euros de niches fiscales qui grèvent l’impôt sur les sociétés, s’attaquer résolument à l’évasion et à l’optimisation fiscale en établissant une liste sérieuse, exhaustive des paradis fiscaux et en menaçant de retirer leur licence bancaire à toute banque qui aurait une filiale dans un paradis fiscal ou entretiendrait des relations avec ces paradis...

Empêcher l’extension du chômage de masse

Pour que le salariat ait voix au chapitre dans la bataille qui vient, il faut avant tout que l’extension du chômage de masse durant la pandémie ne le mette pas à genoux. Si tel était le cas, les actionnaires et leurs dividendes seraient les grands gagnants aux dépends des salaires, des retraites, des conditions de travail, des minima sociaux, de l’assurance-chômage aussi bien que de la transition énergétique.

La gauche et les écologistes doivent d’urgence se mettre d’accord sur un plan répondant aux besoins immédiats du salariat et proposer un débouché politique unitaire pour la présidentielle et les législatives de 2022, afin que Macron et les siens ne se croient pas tout permis. Ils doivent, dès aujourd’hui, exercer une pression maximum sur le gouvernement pour faire appliquer les mesures de protection sanitaires et sociales, avec les syndicats et l’ensemble des salariés.

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