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Ambigüités, retrait en vue, colère populaire : rien n’est joué pour avril 2022

C'est un choix totalement assumé. Valérie Pécresse cultive l’ambiguïté sur les thèmes sécuritaires et xénophobes de l’extrême droite, elle s’adresse à l’électorat de Zemmour.

C’est aussi, pour certains membres de son équipe, la préparation d’une possible recomposition. Eric Ciotti y travaille et cela augure bien la future "union des droites". Ces glissements ne peuvent qu’inciter l’électeur de droite à voter pour l’original et non pour la copie.

Une droite travaillée par les thèmes d’extrême droite, l’existence de 3 candidatures (Zemmour, Pécresse, Le Pen) qui se disputent la seconde place derrière Macron : pour progresser au-dessus des scores annoncés par les sondages, il faut que chacun de ces trois candidats aille braconner dans l’électorat des deux autres. Union de la droite pour l’un, ambigüité sur les thématiques du premier par la candidate LR, discours soi-disant « social » et national pour la troisième, tout ceci ne profite qu’à Macron qui engrange pendant ce temps les défections de républicains libéraux.

La gauche toujours divisée et implosée

La question du seuil de qualification pour le deuxième tour pèse aussi pour la gauche. Elle renvoie à l’impérieuse nécessité d’unité de toutes les gauches sociales et écologistes.

Même si Jean-Luc Mélenchon s’affirme à ce jour comme le candidat le mieux placé, même s’il progresse encore à 13 ou 14% dans les sondages, une dynamique est nécessaire pour dépasser ce plafond. Et cette dynamique peut venir d'un débouché politique tel qu’un pacte de législature constitutif d’un gouvernement commun.

Le candidat de l’Unité populaire a donc une responsabilité décisive. Et ses challengers aussi ! Si les candidats de la gauche se rencontraient, se parlaient, comme le réclame le mouvement « 2022 en commun », https://www.2022encommun.fr, nous serions à un tournant. Les conditions pour une union seraient presque réunies.

Christiane Taubira, lâchée par le PRG aura peu de chance de rassembler 500 parrainages. Il est fort probable que dans les heures ou les jours qui viennent, elle jette le gant comme l’a fait Arnaud Montebourg. D’autant que sa « mission » qui consistait à rassembler la gauche et les écologistes prend le chemin de l’échec.

C’est pour ces raisons qu’un pacte unitaire, un pacte de législature reste la seule sortie par le haut pour éviter la catastrophe que serait l'absence d'un candidat de gauche au deuxième tour. Celui qui est en tête dans les sondages devrait en prendre la responsabilité. Il bénéficierait alors d’une dynamique dans le peuple de gauche.

Les plus nombreux devraient gagner !

Le mécontentement de larges secteurs du salariat contre les augmentations des prix de l’énergie, contre l’augmentation des produits de consommation courante devraient être des indicateurs pour le mouvement syndical et pour tous les partis de gauche de l’urgence à agir ensemble. Les "convois de la Liberté" expriment cela en partie.

Les salariés ne sont pas dupes, les plus grandes fortunes françaises ont grossi de 236 milliards entre mars 2020 et octobre 2021. Les bénéfices des grandes entreprises cotées en bourse au CAC-40 atteignent 137 milliards : 9,5 milliards d'euros pour BNP Paribas ; 12 milliards pour LVMH, n° 1 mondial du luxe ; 15 milliards pour Total Energie qui va se fendre d’une aumône de 5 euros sur un plein de 50 litres en zone rurale !

En l’absence d’un mouvement syndical uni, les courants d’extrême-droite, libertariens ou complotistes polluent ou dévoient les mouvements de colère populaire.

C’est un large front social qui devrait être constitué immédiatement afin de vraiment représenter le salariat, exiger l’augmentation du Smic à 1.800€, indexer les salaires sur l’augmentation des prix, réclamer les 32 heures pour éradiquer le chômage, exiger un plan massif pour la transition écologique créant 1 million d’emplois nouveaux.

Et cela changerait la donne !

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