GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

La revue DS L'infolettre

À quoi va servir le regain de popularité du Président ?

La cote de popularité de l’exécutif progresse dans les sondages. François Hollande est malgré tout « conscient que ce sera toujours sur les questions de résultats économiques et sociaux que les Français exprimeront le moment venu leur choix. » (*). À quoi va-t-il utiliser ce regain de popularité ?

À répondre aux aspirations à la liberté, à l’égalité, à la fraternité qui se sont exprimées massivement les 10 et 11 janvier ?

Après les manifestations de plus de 4 millions de personnes, les 10 et 11 janvier, il serait aujourd’hui plus facile de bâtir un nouveau rapport de forces face à Angela Merkel et à la Commission européenne. Il serait plus facile d’exiger la fin de la réduction des déficits publics à marche forcée, et de répondre à l’exigence immédiate d’un plan Marshall pour les banlieues et les cités (services publics, Éducation nationale, associations…). Ce serait la meilleure façon de refaire société, comme l’exigeaient les manifestants, et de nous débarrasser du terreau dont se nourrit le djihadisme. Merkel et Juncker auraient sans doute quelques difficultés à refuser une telle exigence et François Hollande beaucoup plus de facilité à mobiliser en France et dans l’Union européenne pour obtenir satisfaction.

Il serait plus facile, également, de reconstruire un rapport de forces face au Medef dont les exigences visent à réduire, les uns après les autres, les droits sociaux et fragilisent la République, tant ces droits sont inséparables de celle-ci.

Le regain de popularité de l’exécutif serait alors durable et se traduirait dans les prochaines élections, dès cette année 2015.

À continuer la même politique économique et sociale ?

C’est malheureusement ce que François Hollande répond lorsqu’il affirme que ce qui vient de se passer dans notre pays « doit nous donner encore plus d’audace dans l’action réformatrice que j’ai engagée avec le premier ministre » (*).

Le pire serait pourtant d’utiliser le regain de popularité de l’exécutif pour continuer et même accélérer la même politique d’alignement sur les exigences de la Commission européenne et du Medef.

Les contre-réformes du Medef nourrissent le chômage et les discriminations qui l’accompagnent quand l’emploi devient une denrée rare.

L’austérité voulue par la Commission ne fera qu’accroître l’ « apartheid territorial, social, ethnique en France » que dénonce Manuel Valls. Comment espérer financer un « plan Marshall » pour les « banlieues », les « quartiers », les zones périurbaines en continuant de diminuer les dépenses publiques de l’État et les dotations de fonctionnement des collectivités territoriales ?

Pour Jean-Christophe Cambadélis, « le débat sur la République doit retrouver sa place première et la question économique doit lui être subordonnée » (**). Cette affirmation renvoie à une question à laquelle il faut absolument répondre : la République peut-elle retrouver sa place première en laissant la Commission européenne étrangler les budgets publics, en cédant aux exigences du Medef de réduire, toujours plus, les droits sociaux qui sont partie prenante de notre République ?

Dès aujourd’hui, notre réponse à la situation passe par le soutien à la lutte des salariés routiers pour une légitime hausse de leurs salaires, par le refus de la loi Macron et par l’affirmation de notre solidarité avec la gauche grecque, représentée par Syriza.

(*) François Hollande, Le Monde du 20 janvier

(**) Jean-Christophe Cambadélis, discours des vœux à la presse du 14 janvier

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…