L’urgence d’une candidature unique
Édito de La Lettre de Démocratie & Socialisme N°292 - 13 avril 2017
Le trio des candidats du fric est toujours aussi agressif, dangereux, et menaçant au fur et à mesure de cette campagne présidentielle. Faire front commun à gauche contre eux est donc plus que jamais nécessaire. Encore faut-il se donner les moyens de construire ce front uni et vainqueur.
Les sondages donnent les deux candidats de gauche Melenchon et Hamon, respectivement à 18 % et 9 %, ce qui pousse à argumenter plus que jamais pour additionner leurs voix, et porter le mieux placé à hauteur de 27 %, voire, s’il y a une dynamique, à plus de 31,5 % (comme indiqué par un sondage de février) , c’est à dire nettement en tête du premier tour et donc bien placé, face à Le Pen - si c’est elle qui lui fait face.
Aujourd’hui comme hier, une même démarche
Lorsque, le 29 janvier, Hamon fut élu largement par des primaires de 2,1 millions d’électeurs, il était donné à 16 % et Mélenchon à 9 %.
Nous n’avions pas demandé à Mélenchon de se retirer mais nous avions appelé à un accord politique global entre les deux, sur une plateforme de gouvernement, un accord de gouvernance, et une majorité à l’assemblée.
Nous avions suggéré que l’un, à l’époque Hamon, soit président et que l’autre, à l’époque Mélenchon, soit premier ministre. C’était une manière de garantir spectaculairement accord et dynamique donc de réussir.
Nous avions même proposé, alors que Hamon était largement en tête, que Mélenchon accueille Hamon place de la République le 18 mars, et que Hamon accueille Mélenchon à Bercy le 19 mars. Vous imaginez l’impact formidable qu’aurait eu cette double initiative ?
Nos raisons étaient qu’il fallait garantir les chances de la gauche, qu’un programme commun de gouvernement était possible, un gouvernement Hamon, Jadot, Laurent, Mélenchon et un accord de gouvernance, Président-Premier ministre, permettrait une dynamique forte, gagnante et, donc, une majorité parlementaire dans la foulée.
À l’époque nous aurions eu le temps d’expliquer le sens de l’accord et sa solidité.
Aujourd’hui cette démarche de l’époque et les raisons de la réussir existent plus que jamais, mais différemment et dans un délai plus court.
Plus que jamais une démarche unitaire et un accord politique sont indispensables
Pour franchir les 6 % qui séparent JL Mélenchon de Macron et Le Pen, un simple retrait du candidat Hamon à 9 % ne suffirait pas !
Car il faut une dynamique pour entraîner et convaincre. Les contradictions et les désillusions dans le camp Hamon seraient aussi importantes qu’elles l’auraient été hier dans le camp Mélenchon. Des arguments polémiques obscurciront évidemment la construction de la nécessaire unité, face à la droite et l’extrême droite. C’est pourquoi, ce que nous avions proposé hier, une démarche unitaire et un accord politique nous semblent encore plus nécessaires - surtout quand il ne reste plus que 12 jours d’explications.
Avec un accord politique global (plateforme, gouvernance, majorité…) , chaque partie se sentirait respectée, associée, et partie prenante, les réticences sauteront plus facilement et il ne restera que la dynamique unitaire. C’est facile à faire en 72 h.
Que Hamon, Jadot et Mélenchon discutent tout de suite
Mélenchon devrait donc accepter ce qu’il a refusé depuis plus de 18 mois : ça veut dire discuter avec Hamon et Jadot pour emporter la victoire. À moins qu’il ne préfère perdre, il est devenu plus facile pour lui de nouer accord. S’il ne le faisait pas et qu’il échouait à moins de 1 % d’accéder au 2° tour, il s’en mordrait les doigts cruellement. Nous aussi.
Voilà pourquoi nous redoublons d’efforts à chaque heure pour parvenir à un accord politique global au sein de la gauche avant le premier tour.