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1er mai : Ode aux syndicalistes !

Que serait le travail sans syndicats ? Les syndicats sont maltraités dans ce pays. C’est vrai, ils sont lourds, ils sont lents. S’ils ne sont pas unis, on glose sur leurs divisions. S’ils sont divisés, les mêmes glosent aussitôt. Jamais les dirigeants de terrain, élus, dévoués, admirables n’ont la parole ! Jamais de projecteur sur la chasse aux sorcières du patronat contre les militants. Syndicats et syndicalistes ne sont peut-être pas toujours au point mais pourtant dans chaque entreprise quand il n’y a pas de syndicat, il n’y a pas même pas d’espoir de se défendre.

C’est d’eux que dépendent des journées d’action de masse comme les 29 janvier, 19 mars et 1er mai. La légende la plus répandue est que « les syndicats sont faibles »… Ah bon ? Ils ont obtenu 4,7 millions de voix aux élections prud’homales le 3 décembre, ce n’est pas si mal. Ils obtiennent 80 % des voix aux élections professionnelles ! Ils ont mobilisé le pays en 1995, 2003… En 2006 ils ont mis à genoux le gouvernement sur le CPE… Et ils viennent, le 29 janvier et le 19 mars, de réunir 2 puis 3 millions de personnes… Récemment un syndicaliste suédois s’étonnait : « Comment faites-vous en France, avec moins de 8 % de syndiqués, pour mettre tant de gens dans la rue. Nous en Suède, avec 80 %, on n’y arrive pas ! ». Ca prouve que c’est pas le nombre de syndiqués qui est le seul critère.

Aujourd’hui 8 syndicats, c’est vrai, c’est trop : il y aurait plus d’adhérents avec un seul grand syndicat représentant tout le salariat, uni, démocratique, avec droit de tendance. Pour se mettre d’accord à « 8 », c’est dur, c’est même laborieux, mais quand ça réussit, ça fait de l’effet !

Et ça se radicalise : le dernier CCN de la CGT - Force ouvrière a appelé à “s’appuyer sur la victoire des DOM qui par la grève ont obtenu 200 euros”. Le congrès du Snes le 27 mars a posé la question de la fusion avec la CGT : ça va dans le sens d’un « syndicalisme rassemblé ». Ca tombe bien avec de nouvelles règles de « représentativité syndicale », instaurées le 1er janvier 2009, certes contraignantes mais qui poussent à cela. Tenez, en ces temps de pré - explosion sociale, il faut lire « Syndicalistes ! de la CFDT à la CGT » (édité chez Syllepse, 173 p. 15 euros) qui retrace le parcours exemplaire de sept militants combatifs qui prônent un syndicalisme unitaire. Et puis pensez à Philippe Widderhoven, cégétiste, cadre informatique du groupe de porcelaine Deshouliéres (Vienne) qui s’est donné la mort à 56 ans, après trente ans de maison et de lutte contre les licenciements abusifs, en laissant une lettre pour que « cet acte soit considéré comme un accident du travail ». Pensez aussi aux PDG séquestrés, ça arrive comme fleurs au printemps syndical. Pensez aux occupations d’entreprise qui font également florès.

Le 1er mai paraissait, en effet, loin du 19 mars ! Certes, mais gageons que les « huit », unifiés, vont être suivis : il y a une telle rage (« casse toi pauv’con »), une telle tension entre classes sociales (haussez nos salaires, baissez la part des actionnaires !) qu’il peut y avoir cinq millions de personnes dans la rue. Du jamais vu ! Des millions de salariés n’ayant jamais manifesté sauront venir ce jour-là pour dire « ça suffit » aux profiteurs, banqueroutiers, licencieurs, Medef et autres sarkozystes.

Gérard Filoche

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