GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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UMP : de la défaite à l’explosion ?

On savait que les défaites ouvrent des crises et sont mauvaises conseillères. L’UMP vient de l’illustrer durant ces derniers mois. Elle s’est enfermée dans la répétition de thèmes antisociaux qui ont pourtant provoqué son échec aux présidentielles. Elle s’est aussi repliée sur ses guerres internes. Du pain béni pour la gauche ? Quand son principal adversaire est paralysé et se trouve menacé d’éclatement, pourquoi ne pas se réjouir ? Pour autant, nous ne devons jamais oublier que la droite, les droites ont toujours su s’unir sur ce qui leur apparaît l’essentiel : la défense de l’ordre établi, en soutien aux forces patronales.

La défaite de Sarkozy, lors de la présidentielle, provient du rejet très large qu’a provoqué sa politique de destruction systématique des acquis sociaux et qui s’est traduit par un fort taux d’abstention à droite. Pour tenter de remobiliser ses électeurs, Sarkozy a largement emprunté les thèmes sociétaux de l’extrême droite avec peu de succès, car s’ils sont très populaires chez les adhérents de l’UMP, ils le sont moins dans la masse des électeurs de la droite classique (non lepéniste).

Les deux candidats à la présidence de l’UMP, oubliant la massivité de la mobilisation sur les retraites en 2010 et négligeant celle qu’ont suscitée les Primaires citoyennes, ont rivalisé dans le volontarisme antisocial, s’enfermant dans la répétition des mesures restant à prendre pour poursuivre la destruction des acquis sociaux. C’est cet acharnement qui a ouvert la crise de l’UMP et qui s’était déjà soldé par la défaite de Sarkozy.

Jean-François Copé a remonté le handicap que lui annonçaient les sondages en motivant les adhérents par un discours quasi lepéniste qui n’avait pas réussi à Sarkozy lors de la présidentielle, car il gêne beaucoup d’électeurs de la droite classique. Mais, ce faisant, ses 50 %, à la suite d’accusations et d’affrontements personnalisés, ajoutent la crise à la crise. L’UMP, qu’elle explose ou non, en paiera le prix.

Une fenêtre pour le centre ?

La droite extrême, qui s’accroche ouvertement à l’extrême droite, entre dans une crise durable. S’ouvre ainsi un petit créneau pour la nouvelle UDI de Borloo.

Cette situation d’éclatement à droite ne justifie en rien d’éventuelles tentatives de recomposition politique entre le PS et quelques « centristes »… comme certains peuvent se l’imaginer.

Le Parti socialiste a fixé sa stratégie et son projet à partir des 3 années passées de débats initiés par la majorité issue du congrès de Reims.

Unité de la gauche !

Bayrou (tout comme Parisot) encourage François Hollande à poursuivre dans la voie ouverte par le pacte de compétitivité (baisse des impôts pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, leurs bénéfices…et sans aucune contrepartie en termes d’emplois). Les parlementaires de gauche auront à limiter au maximum les aspects négatifs de ce pacte en introduisant des contreparties comme la gauche l’a toujours demandé en cas d’aides aux entreprises.

Pour ne pas suivre le chemin de Papandréou ou de Zapatero, il faut patiemment retisser les liens de l’unité à gauche, dans les mobilisations comme dans les débats parlementaires. Ne pas le faire serait se mettre entre le marteau qu’est le MEDEF et l’enclume du mouvement social qui se lèvera face au sentiment que les patrons sont plus entendus que les salariés.

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