GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Actions & Campagnes politiques Au Parti socialiste

Trois confusions à lever

Le jeu médiatique autour des candidatures socialistes, le débat sur le calendrier … sèment le trouble chez les militants et électeurs de gauche. Alors que les conventions sur le projet devraient dessiner les propositions que le PS soumet à toute la gauche pour préparer l’alternative, c’est le doute qui domine. Au lendemain d’un mouvement social porteur d’exigences fortes de changement, c’est inquiétant. Il est temps de lever les confusions pour engager la bataille des propositions alternatives.

Avec la convention sur l’égalité réelle, le Parti socialiste affine ses propositions sur l’éducation, le logement, la santé. D’autres questions sociales y occupent aussi une bonne place dont les salaires. Ces propositions comme celles sur le nouveau modèle de développement économique et écologique ou la nécessaire nouvelle donne européenne et internationale doivent irriguer l’ensemble de la société, être soumises au débat. C’est la bonne méthode pour construire un projet alternatif porté par toute la gauche. Que les citoyens s’en mêlent ! C’est pourquoi nous avons proposé que des états généraux du mouvement social soient organisés dans les départements comme au plan national comme perspective après les mobilisations sur les retraites (voir LDS du 9 novembre).

Des états généraux, une maison commune

Toute la gauche réfléchit sur des propositions. Il faut les verser au débat, que les citoyens, les salariés s’en emparent. Ce n’est en rien contradictoire avec le calendrier du Parti socialiste et la convention du projet. Dans les deux cas, il s’agit de construire la « maison commune » dont nous avons besoin et sur laquelle les militants socialistes se sont déjà prononcés. La tentation d’un débat « au sommet » peut exister. Mais ce n’est pas ce qu’attend le peuple de gauche, ce n’est pas ce qui s’est manifesté dans le récent mouvement social. Pour soulever une espérance, créer une dynamique, un projet concocté en petit cercle en avril-mai coincé entre la séquence des cantonales et celle de l’ouverture des candidatures à gauche ne suffira pas.

C’est la première confusion à lever : voulons-nous un débat « en grand » sur le projet ? Un débat qui mobilise toute la gauche et les écologistes ?

Des candidatures soumises au débat

A ne pas affirmer la nécessité de ce grand débat, le risque est que s’ouvre une autre séquence : celle des déclarations multiples de candidatures, de livres distincts et que la concurrence des « ego » le dispute à la véritable discussion sur les réponses qu’attendent les français. C’est le risque dans lequel nous sommes. Martine Aubry a raison de rappeler le calendrier mais il faut aller au-delà, il faut que ce calendrier permette le débat et que les candidatures actuelles et potentielles s’intègrent dans ce temps de débat. Pas chacun dans son coin mais ensemble devant les citoyens, dans des collectifs unitaires, en associant le mouvement syndical et associatif.

C’est la seule réponse pour lever la confusion qui s’installe sur les candidatures.

Un projet qui engage les candidats

Enfin, il faut clairement affirmer que le débat sur le projet, sur les propositions engagera le candidat à la présidentielle et les candidats aux législatives. A quoi bon un débat sur un projet, qu’il soit interne au PS ou qu’il concerne toute la gauche comme c’est souhaitable, si tout dépend du programme futur du candidat ou de la candidate. Les primaires n’ont de sens que si la clarté existe sur le projet. Si le peuple de gauche est au clair sur les premières mesures que prendrait un gouvernement de gauche sur les salaires, l’emploi, le temps de travail, les retraites… alors un puissant mouvement se lèvera que rien ne pourra arrêter. Si, à l’inverse, ce qui domine c’est l’attente des candidatures puis l’attente du programme des candidats, alors le scepticisme persistera.

C’est donc la troisième confusion à lever tant le flou domine sur cette question.

A ne pas lever ces trois confusions le risque est grand que le doute domine, qu’il encourage la division à gauche et qu’il devienne la béquille dont a tant besoin la droite. Tirons les bilans de 2002 et de 2007, observons les résultats des sondages sur Marine Le Pen et plus encore revenons sur le bilan du mouvement social sur les retraites qui peut rebondir à tout moment tant sa force a été spectaculaire.

La chance de la gauche c’est le mouvement social. Ne pas l’entendre ou le comprendre, c’est prendre le risque de nouvelles défaites.

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…