GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections régionales

Tambouille contre bonne cuisine

Pas facile de se repérer et de trouver des solutions politiques claires quand la division règne en maître à gauche, et qu’aucune des forces en capacité d’y œuvrer ne s’est battue nationalement pour un accord sur une plateforme et sur des listes communes en vue des régionales…

Il aurait fallu, il y a plus d’un an, en appeler à une rencontre nationale de toute la gauche pour faire face ensemble aux LREM, LR et RN dans les 17 régions en jeu. La GDS l’a fait, mais sans avoir (encore ?) le poids nécessaire pour être entendue et suivie.

Le Grand Est, cas d’école

Nous avons, il y a six mois, contribué à lancer l’Appel inédit avec Aurélie Filipetti, Caroline Fiat (FI), Pernelle Richardot (PS) et des responsables du PCF. Cela a si bien marché qu’une grande liste unitaire pouvait se bâtir. Mais EELV a refusé et exigé la tête de liste, comme partout ailleurs. Les barons droitiers du PS ont construit au dernier moment, une autre liste – intitulée Pacte – avec le PCF et mené bataille contre Aurélie Filipetti, et du même coup contre Olivier Faure et Pernelle Richardot.

Au Bureau national, l’aile droite a battu Faure, et même exigé l’exclusion des socialistes qui continuaient à participer à l’Appel inédit, ce qu’il a refusé, mais en concédant que la liste officielle serait celle du « Pacte ». Quatre fédérations du PS sont avec le Pacte et trois avec l’Appel inédit. Nous voilà, nous, les unitaires de la GDS, dans la liste « inédite » contre celle des diviseurs.

Des alliances diverses…

Nous avons contribué à lancer un appel similaire dans les Pays de Loire. Mais EELV a présenté le député tout juste sorti de la macronie Matthieu Orphelin, et nous ne voulions pas cautionner pareille opération, notre volonté étant à la fois l’unité ET une bonne plateforme de gauche. La FI a ensuite rejoint EELV et Orphelin. Nous nous sommes retrouvés sur une meilleure plateforme, dans une alliance de onze partis de gauche autour du socialiste Guillaume Garot. Mais, le PS n’étant guère unitaire aux départementales, c’est plutôt dans une autre configuration  ( GDS, GRS, PCF avec le soutien de LFI et d'Ensemble) que nous sommes alliés dans ce scrutin. Faute d’accords nationaux, les alliances ne sont pas toujours les mêmes d’une élection à l’autre, et ce devant les mêmes électeurs. Ce qui n’aide pas à la clarté et à la dynamique.

En Île-de-France, nous avons recherché l’alliance entre Autain (FI), Bayou (EELV) et Pulvar (PS), mais cela s’est révélé impossible. Nous avons proposé une plateforme commune comprenant la question de la gratuité des transports. Ni Pulvar, ni Bayou n’ont répondu à nos demandes. Nous nous sommes dès lors rapproché du PCF et de la FI à condition qu’il y ait fusion au 2d tour.

En Occitanie, les difficultés d’entente avec Carole Delga, une pro-macroniste, et le sectarisme autoproclamé d’EELV ont vite tranché la question : nous avons fait liste commune et menons une campagne active avec la FI. Il en va de même en Bourgogne-Franche-Comté où il a été impossible faire l’unité malgré tous nos efforts, et où nous sommes présents sur la liste « Le temps des cerises ».

Dans la région Rhône-Alpes Auvergne, où EELV et LFI sont restés intransigeants, la division règne face à Wauquiez (en dépit du fait que les villes de Grenoble, Lyon, Clermont soient à gauche !). Nous avons discuté et passé un accord avec Najat Vallaud-Belkacem pour mener campagne. Division irresponsable, enfin, par la faute d’EELV et du PS, en région PACA, où nos camarades ont dû faire face à des ostracismes, inadmissibles dans une région où le RN menace.

… mais un cap unique !

La GDS, depuis près de quatre ans, n’a cessé de proposer un comité de liaison permanent de la gauche de façon à agir en commun dans les luttes comme dans les élections. En commençant par le fond politique, par une plateforme commune. En quelque sorte nous proposions de décider de faire une bonne cuisine à gauche, avec des bons produits pour faire de bons plats qui plaisent à toutes et tous.

Mais nous n’avons eu que de la tambouille que nous considérons comme n’étant pas à la hauteur des enjeux. Les dirigeants des forces de gauche n’ont pas été suffisamment conscients des risques Macron-Le Pen en 2022, car ils ne donnent pas la priorité à ce qui peut l’empêcher : l’unité de la gauche. Il faut continuer la bataille d’ici la présidentielle pour les en convaincre tous.

Chercher des accords au rabais, au cas par cas, en dessous de table, sans offrir une vision politique claire, nationale, compréhensible par tous les électeurs, ne peut pas réussir. Les électeurs se trouvent alors mis devant le fait accompli d’accords à géométrie variable et, dans un même département ou une même région, font face soit à des listes unitaires, soit à des listes divisées, soit à des alliances différentes, ce qui est fort peu mobilisateur.

La GDS, dans ce contexte, a privilégié chaque fois un accord à la fois le plus unitaire et sur la meilleure plateforme possible.

Votez à gauche, votez unitaire !

Nous ne devons pas regretter d’avoir mené campagne pour une même alliance sur une même base partout. Car 81 % des électeurs de gauche sont pour cette unité. Et c’est avec ces électeurs de gauche qu’il faut voter les 20 et 27 juin. Parce qu’envers et contre tout, il faut battre la droite LREM-LR et le RN, la GDS appelle à voter à gauche, pour les listes les plus unitaires, qui sont généralement les plus radicales.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche est à retrouver dans le dossier "régionales" de Démocratie&Socialisme (mai 2021, n°285), la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

 

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