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Réforme fiscale, emploi, Smic, retraites… Gouverner à gauche !

Jean Marc Ayrault a annoncé l’ouverture d’un chantier sur la réforme fiscale. On ne peut que s’en féliciter. C’était une des 60 propositions de François Hollande et seul Cahuzac pensait qu’elle avait déjà eu lieu…

L’urgence d’une vraie réforme fiscale

Cette réforme est d’autant plus urgente que les impôts directs contribuent de moins en moins au budget de l’Etat et que leur progressivité s’est amoindrie au fil des années de la pensée unique libérale où il fallait diminuer à toute force les impôts.

Réhabiliter l’impôt républicain, le mettre au service de politiques publiques audacieuses, lui assigner la fonction d’une plus grande redistribution des richesses : voilà l’objectif que nous assignons à la réforme fiscale annoncée.

Il faut suspendre l’augmentation de la TVA

Pour autant, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! L’annonce aurait gagné en crédibilité si les hausses de TVA prévues début janvier avaient été suspendues dans l’attente de la réforme fiscale. On ne peut suspendre l’écotaxe et laisser augmenter la TVA, l’impôt le plus injuste car frappant plus durement les couches populaires. Il reste un mois pour le faire et donner de la cohérence à la proposition du premier ministre.

On doit aussi se féliciter de l’annonce du remplacement de deux hauts fonctionnaires de Bercy nommés par Sarkozy. Que le directeur du Trésor, comme d’autres hauts fonctionnaires de Bercy, aient été maintenus aussi longtemps commençait à étonner. Pour ne pas dire plus ! Car ce sont eux qui avaient la main sur les principaux dossiers économiques : de la création de la Banque publique d’investissement (BPI) à la loi de séparation des banques ou à celle devant réformer l’épargne. Que ces réformes attendues aient été vidées de tout contenu devenait un peu trop voyant.

Mais pourquoi donc nommer à la direction du Trésor un directeur général de BNP Paribas ? Les banques auraient-elles besoin d’un relai puissant à Bercy qu’elles commandent déjà en grande partie ? Le signe n’est pas bon quand bien même François Villeroy de Galhau fut directeur de cabinet du premier ministre des Finances de Lionel Jospin. On saura vite si « son ennemi c’est la finance » …

Refuser le passage en force contre les retraites

Ces deux annonces pouvaient être l’amorce d’un tournant de la politique gouvernementale attendue par une majorité de l’électorat de gauche mais deux nouveaux signes négatifs se sont ajoutés cette semaine. La décision du vote bloqué sur la loi concernant les retraites et le refus d’annoncer un coup de pouce au Smic alors même que l’Allemagne s’engageait dans la voix d’un salaire minimum refusé jusqu’ici.

Réforme fiscale, Smic, retraites et l’emploi, toujours l’emploi… ce qui est attendu par une majorité c’est de gouverner à gauche et pas d’envoyer des signaux contradictoires d’un jour à l’autre.

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