Pour la jeunesse, infliger une défaite politique à la droite et faire gagner la gauche est un impératif démocratique
Les cinq
années
que nous
venons de
vivre sous le quinquennat Chirac ont été le théâtre
d'attaques violentes contre la jeunesse.
Le durcissement de l'appareil policier et judiciaire
à l'encontre de la jeunesse (qui en fut la première
victime, que ce soit pour la jeunesse des quartiers,
les lycéens mobilisés contre la réforme Fillon ou les
étudiants contre le CPE), les «contrats jeunes-avenir
» dont l'intitulé est d'un cynisme crade tellement
ces contrats sont synonymes de précarité extrême et
de revenus ridicules, la loi sur l'égalité des chances
(CPE, Apprentissage à 14 ans), le mépris à l'égard
des jeunes chercheurs qui ne demandent qu'à faire
profiter la nation de leur excellence, sont autant
d'exemples qui désignent ce gouvernement comme
un ennemi déclaré de la jeunesse.
Nous avons imposé
une défaite
socialeau gouvernement et
aux libéraux en imposant
le retrait du CPE
dans un mouvement
d'une ampleur et d'un
dynamisme inégalés
depuis 1968. C'est
l'Unité d'action de la
jeunesse et la réalisation
de l'Unité syndicale derrière elle qui permis
cette victoire.
Nous devons transformer l'essai de ce recul
forcé du gouvernement en déculottée électorale
de ceux qui rêvent de briser notre capacité de
résistance.
Battre la droite, le 22 avril,
c'est renvoyer auvestiaire Sarkozy et sa bande qui ne resteront
pas sur la défaite du CPE. Battre la droite,
c'est remettre la balle au centre et réengager
la partie dans des conditions plus favorables
pour gagner de nouveaux droits pour la jeunesse.
La politique est un combat de tous les
instants. Nous savons qu'un gouvernement
de gauche, au regard du programme du PS et
des intentions de Ségolène Royale, ne sera
pas la garantie d'une réponse politique
aux revendications de la jeunesse.
Mais ce sera un appel d'air, une situation nouvel,
un champ ouvert où les carte seraont rebattues.
Ségolène devra nécessairement tenir
compte de l'aspiration de la jeunesse à en finir
avec la précarité qui la frappe
(taux de chômageelevé, stages non ou sous-rémunérés, salariat
étudiant, pauvreté, difficulté d'accès aux soins...),
ni oublier qu'elle est plus combattive que jamais.
Nous devons pour cela nous imposer dans la
campagne,
imposer nos thèmes et nos exigences.La passivité est l'assurance des déceptions et des
défaites futures.
La victoire de la gauche sera celle du peuple de
gauche,
des salariés mobilisés contre la réforme desretraites, de l'ensemble du salariat mobilisé contre
le CPE, de tous ceux qui le 29 mai ont signifié avec
force qu'ils n'avaient pas renoncé à la construction
d'une Europe politique et sociale et ont par leurs
vote mis
un terme au projet de
supermarchés Européen
contenu par le
TCE.
«À partir du moment où, dans un
pays, s'établit un divorce entre l'orientation
du régime et les aspirations de la
jeunesse, alors, oui, la catastrophe est
proche - alors le totalitarisme menace à
plus ou moins long terme.»
Pierre Mendès-France
La victoire de la gauche
sera la défaite
de la politique sécuritaire
de la droite,
de la mise en coupe
réglée du pays par les
principes du néolibéralisme,
des ultras du CAC 40 qui ne rêvent que d'une
chose: tatchériser le salariat français, le mettre à genoux,
briser sa force.
Ces élections seront l'occasion d'une clarification:
barbarie ou autre chose? A autre chose, nous devons
répondre socialisme. Le combat pour le socialisme n'est
pas mort, ni une survivance utopique contenue dans
les chants du mouvement ouvrier. Ce combat est fait de
rendez-vous, et celui du 22 avril est crucial. Les victoires
électorales ne sont pas un but en soit, mais un levier
nécessaire. C'est de la puissance du salariat qu'émergera
l'alternative au capitalisme et la jeunesse doit jouer pleinement
son rôle au sein du salariat. Ce rôle aujourd'hui, c'est
refuser de se faire voler la victoire de la gauche en restant
sur le banc de touche.
Unité