GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Pour aider la gauche à avoir une politique de gauche Développer le mouvement social

Il y a urgence à une relance économique. De nouvelles restrictions budgétaires dans une période de chômage élevé auront des effets négatifs sur une croissance déjà en berne. Les aides aux entreprises qui se multiplient, notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et l’engagement à compenser la hausse des cotisations retraites patronales sont une erreur. Dans un monde dominé par la finance où la priorité est donnée à la rémunération des actionnaires, vouloir accroître le taux de marge des entreprises n’a jamais permis d’augmenter les investissements : les profits augmentent, pas les investissements ! C’est le Capital qui a un coût trop élevé, pas le travail !

Libé titrait la semaine dernière à propos de François Hollande : « le président des patrons ». Opportunisme commercial bien évidemment de la part de ce journal qui n’a pas brillé ces derniers mois pour ses prises de position en faveur d’une politique donnant la priorité à la satisfaction des besoins sociaux. Pour autant, si ce titre a été possible, c’est que les doutes et les interrogations traversent les électeurs de gauche et plus largement les salariés. En activité, en retraite ou en recherche d’emploi, les salariés, c'est-à-dire la classe sociale qui constitue la base de la gauche, sont toujours en attente d’un changement dans leur quotidien, notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat et l’emploi.

Jean-Claude Mailly a raison de dire à propos de la situation actuelle : « C’est l’image d’un volcan : vous avez un peu de fumée, la terre ne tremble pas, mais ça bouillonne et à un moment il faut que ça sorte ! […] Ça sortira en partie aujourd’hui» et « à un moment donné quand ça ne sort pas syndicalement, ça sort politiquement». Lors des prochaines élections, chacun à gauche le sait, le risque c’est d’abord l’abstention mais aussi une progression de l’extrême droite. Ne vaudrait-il pas mieux, dès aujourd’hui, travailler à ce que le mouvement social se renforce ? Un mouvement social, comme le dit Thierry Le Paon, pour : « aider la gauche à avoir une politique de gauche » . Car, à la différence d'un gouvernement de droite, un gouvernement de gauche est toujours plus sensible aux rapports de forces sociaux. Ce fut par exemple le cas en juin 1936 où les 40 heures et les congés payés (qui ne figuraient pas dans le programme du Front Populaire) ont été votés par l'Assemblée sous la pression du mouvement social. C'est également ce qui s'est passé avec les 39 heures payées 40 en 1982.

C’est ce mouvement social que la droite et le patronat ont toujours craint. On peut alors comprendre que certains aient eu intérêt à minimiser l’ampleur des manifestations du 10 septembre. Pourtant réunir 370 000 salariés dans quelque 200 cortèges n’est pas si mal à une date aussi proche de la rentrée et alors que le contenu du projet de loi sur les retraites est encore mal connu. C’est une mobilisation de plus grande ampleur que celle contre l’Accord national interprofessionnel début 2013. Actions avec les organisations de jeunesse opposées à cette réforme, nouvelles journées d’action tout au long du débat parlementaire : il y a nécessité de nouveaux rendez-vous pour construire une mobilisation sociale qui puisse grandir et peser sur la représentation nationale, les parlementaires. Les socialistes mobilisés autour de l’appel www.socialistes-pour-les-retraites.fr agissent et participent à tout ce qui peut permettre au mouvement social de se développer. Il n’y a aucune fatalité à ce que seul le Medef fasse entendre sa voix et fasse pression sur le gouvernement.

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