GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Ne pas oublier l'idéal pour transformer le réel...

« Partir du réel pour aller vers l'idéal », cette belle phrase de l'illustre Jean Jaurès est aujourd'hui à la mode. Chez les jeunes socialistes, elle sert même de maxime aux fidèles de Dominique Strauss-Kahn, qui fait l'actualité par sa candidature au Fonds Monétaire International (FMI) - dans leur contribution déposée pour lors du conseil national des 19 et 20 mai 2007. Les strauss-kahniens dirigent également une "Fondation Jean Jaurès". Cruelle ironie de l'histoire. Ils citent Jaurès mais l'ont-ils lu ? Du côté des « ségomaniacs », c'est plus simple, ils ne savent même plus qui fut cet homme.

Strauss-kahnien, segomaniacs, leur fonds commun est de ne pas être à une contradiction près : ils peuvent vous affirmer que la lutte des classes n'existe plus, pas plus que les classes sociales mais dans le même mouvement défendre le concept de « classes moyennes ».

Faut-il le rappeler ? Une classe sociale se définit par son positionnement dans le système de production. En ce sens, il est bien difficile de parler de « classes » moyennes. Au contraire, il est bien plus opérant de parler de cette classe sociale en pleine expansion : le salariat. Le salarié est celui qui vend sa force de travail à un employeur pour en retour obtenir un salaire. Le salariat rassemble aujourd'hui la très grande majorité de la population : 90 % des actifs sont salariés, 90 % des salaires sont compris entre 1000 et 3000 €, le salaire médian est de 1500 €. Il s'agit là de la base sociale du socialisme.

Certains nous rétorquent que l'important n'est pas de savoir pour qui l'on se bat, mais pour quoi ? C'est vrai qu'il est tellement plus simple d'oublier pour qui l'on se bat... Les socialistes ne se battent pas pour une construction purement intellectuelle : il ne s'agit pas de bâtir le plus perfectionné des systèmes économiques mais d'abord de permettre qu'il n'y ait plus de ventres creux, de lutter pour qu'il y ait du travail pour tous et que les travailleurs puissent vivrent dignement des fruits de leur travail, de batailler pour la création d'un cadre collectif qui permettra à tous les individus de s'épanouir, quelles que soient leurs origines, leurs capacités ou leurs moyens.

L'héritage idéologique et historique du socialisme se caractérise avant tout par sa dimension de « praxis », c'est-à-dire un incessant mouvement de la pensée combinée à agissante, un va et vient permanent entre l'idéal et le réel pour rapprocher enfin les deux.

Le socialisme du réel revient donc à se positionner clairement sur les sujets de fonds et non pas à hésiter entre de grandes phrases et la reprise à peine déformée des réponses proposées par la droite : concrètement est-on pour où contre ce grand mouvement de fond qu'est la réduction du temps de travail (durée hebdomadaire - les 35 h, tout au long de la vie - les retraites) ? Est-on pour ou contre les paradis fiscaux et la spéculation financière ? Accepte-t-on le « trou » de la sécurité sociale alors que la non taxation des stocks-options nous fait perdre près de 3 milliards par an de cotisations sociales ?

Le socialisme, c'est l'irruption des masses dans le domaine où se règlent leurs destinées, contre la mainmise sur le monde par quelques uns, contre la tyrannie des experts. Alors oui nous prétendons défendre les intérêts du plus grand nombre. Et pour ce faire, la démocratie est notre méthode, le socialisme notre objectif

Mais quel est le but du socialisme ?« Ce but a été dès longtemps défini (...) : c'est la substitution totale de la propriété sociale à la propriété capitaliste, c'est l'organisation du travail affranchi, du travail souverain devenu maître de tous les moyens de production et d'échange »(1) disait Jaurès. Il ne faut pas oublier l'idéal quand on veut transformer le réel...

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(1): Discours de Jaurès au Congrès de Toulouse, 1908. (retour)

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