Meeting unitaire : intervention de Gérard Filoche (GDS)
Gérard Filoche a pris la parole au nom de la Gauche démocratique et sociale (GDS) au meeting unitaire du 30 avril à Paris organisé par 9 organisations de gauche (Ensemble, EELV, GDS, Génération.s, NPA, Nouvelle Donne, PCF, PCOF, R et S). Froid de canard et pluie incessante ont rendu difficile la tenue en plein air de ce meeting, qui revêt pourtant une grande importance. Il est la volonté affirmée de se rassembler pour mettre en échec Macron. Ce n’est qu’un début…
En ce 30 avril au soir, pluvieux, 9 organisations de gauche, à travers ce meeting, préparent l’avenir, et inaugurent un mai 2018 ensoleillé anti Macron. On prépare le 1ermai, le 3 mai, le 5 mai, le 22 mai…
Car oui, il faut et on doit faire converger les luttes en cours, autour et avec la magnifique et courageuse grève des cheminots. Ils en sont à 12 jours de grève effective et ils tiennent bon contrairement à ce que prétendent tous les jours les gros médias des 9 milliardaires ; le journal les Echos l’a laissé entrevoir en révélant que le 28 avril il y avait 8 % de cheminots en grève de plus que le 24 avril. Vivent les cheminots !
C’est Macron qui est la cause du blocage du pays, des trains, des avions, des postes, des hôpitaux, des services publics. Car c’est lui qui promeut la fanatique idée d’une « société sans statuts », d’une « société post salariale », de la « suppression des cotisations sociales ».
Ecoutez bien, car il le défend dans son livre qu’il a osé intituler « Révolution », (c’est « Contre-révolution » qu’il aurait du écrire !). Il veut une « société sans statut », une société « agile » comme il dit, « une France start up », c’est une société sans droits ni lois pour ceux qui travaillent. Il ne s’agit pas que du seul « statut » » des cheminots mais de TOUS les statuts, de toutes les conventions collectives, et c’est pour cela qu’il a cassé le code du travail par ses ordonnances, comme il veut casser le statut de la fonction publique, et s’il est un fonctionnaire qui croit qu’il n’est pas menacé c’est qu’il a de la boue dans les yeux, toutes les branches, tous les métiers sont menacés ! En défendant les droits légitimes des cheminots nous nous défendons tous nous mêmes !
Il veut une société « post salariale » : écoutez bien : « post salariale ».Il ne veut plus des droits que les salariés ont gagné depuis 170 ans, horaires partagés, limités et contrôlés, grilles de salaires conventionnels, santé, hygiène sécurité et conditions de travail, protection sociale liée aux salaires et à l’emploi, institutions représentatives du personnel, syndicats, prud’hommes, médecin du travail, inspection du travail…
Il nous veut, nous salariés, qui représentons pourtant 90 % des actifs, nous transformer en « indépendants », en nous imposant de remplacer nos contrats de travail légaux et collectifs par des contrats commerciaux aléatoires de gré à gré. Comme au XIX° siècle, avec les loueurs de bras, les tâcherons, les journaliers, les manouvriers, les appointés… aujourd’hui pour Macron, ce sont les start-upeurs, les programmeurs, les développeurs, managers, les chauffeurs VTC, les pédaleurs Deliveroo, les incubateurs, les auto entrepreneurs… mais c’est pareil !
Il a annoncé à nouveau devant Plenel et Bourdin, sans que cela, pour le moment, ne fasse exploser des millions de salariés, qu’il allait « supprimer les cotisations sociales ».
Ca, c’est une énorme contre révolution ! Sans cotisations sociales pré affectées, pas de sécurité sociale ! Fini ! Sans salaire brut mutualisé, payé à la source par les patrons et les actionnaires, plus de protection sociale comme nous la connaissons depuis 1945. Remplacer les cotisations sociales salariales pré affectées à nos besoins sociaux, par de l’impôt qui peut être redistribué pour n’importe quel autre besoin, ou pour la guerre, en fusionnant les budgets séparés, c’est la fin de notre modèle social.
Et c’est pourquoi nous sommes là, ensemble, au même plan 9 organisations de gauche. Car nous nous respectons et entendons apprendre à agir ensemble par delà nos différences. L’unité d’action ce n’est pas forcément l’unité de pensée. L’unité d’action, c’est le choix de l’urgence, du rapprochement efficace, de la nécessité.
Sans unité de la gauche il n’y aura pas de combat sérieusement victorieux jusqu’au bout contre Macron. Car le danger est énorme et il faut soutenir de toutes nos forces le mouvement social, le sectarisme n’est pas de mise. Il n’y a pas de bon prétexte pour ne pas agir ensemble.
Nous avons, le 21 mars fait une première conférence de presse ensemble ici à la République, nous en avons fait une autre le 30 mars, en gare de Lyon un peu après, avec les cheminots, puis une autre, toujours ensemble, au Tréport, le 5 avril, contre la suppression des petites lignes SNCF, et j’y étais au nom de GDS, la Gauche démocratique et sociale, comme aujourd’hui à ce meeting commun, symbolique, que nous avons proposé.
Et aujourd’hui, il y a quelque chose de plus, de bien plus important encore, nous avons rédigé un document commun, un texte recto verso, une plateforme commune défense du service public, du ferroviaire, avec dix points et dix revendications, élaborées et défendues en commun ("Défendre tous ensemble le service public ferroviaire"). C’est très important qu’autour des grandes et belles luttes actuelles, et justement pour aider à ce qu’elles convergent, les 9 organisations politiques que nous sommes, aient une plateforme commune.
La voilà cette plateforme, je vous la montre, elle vous est distribuée, elle paraitra dans toutes nos presses, et c’est un pas en avant, on montre que la gauche a des solutions ! Une alternative ! Et la gauche c’est le camp du salariat de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre ! Une seule gauche, un seul salariat ! Sans gauche unie pas de victoire possible !
Personne, aucun groupe n’y arrivera seul ! Personne ne peut se permettre de combattre seul dans la situation dangereuse où nous agissons et face à l’ennemi commun ! Il faut tirer les leçons du passé de la gauche, pas les ignorer ! Sans transcender nos meilleures traditions de gauche pas d’avenir possible ! Sans théorie ni plateforme commune, pas de solution ni de révolution !
Sans unité consciente qui associe les sensibilités, les courants, les partis, les mouvements, les associations, démocratiquement, pas de combat d’ensemble !
Il faut construire, réussir cette unité, c’est une question de volonté, toute la gauche y viendra forcément,
Pour le 1ermai, le 3 mai avec les lycéens, le 5 mai de l’Opéra à la Bastille, le 22 mai avec les fonctionnaires, le 14 juin avec les retraités, jusqu’au bout avec les cheminots, unité ! Unité de la gauche, de toute la gauche pour vaincre Macron !