Macron : 18 mois ça suffit ! Construire une alternative !
Ce qui domine dans le mouvement des gilets jaunes c’est l’exigence de changements profonds. C’est à cela qu’il faut répondre. La responsabilité de la gauche associative, syndicale, politique est écrasante.
Dans la mobilisation actuelle, la question sociale est première. On y trouve les revendications sur les salaires, les retraites, le pouvoir d’achat etc …La question fiscale est liée à la première. La suppression de l’ISF, les cadeaux aux riches et aux grosses entreprises, la fraude fiscale, les GAFA épargnés, les banques sauvées … montrent que l’argent existe à condition de répartir autrement les richesses.
La jeunesse entre en action. Blanquer avec ses réformes néo-libérales s’en prend à l’éducation. Parcours Sup, réforme des lycées et du bac pro, augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers : trop c’est trop ! Le pouvoir veut empêcher la jonction entre la jeunesse et la mobilisation sociale, d’où des violences policières particulièrement scandaleuses contre les lycéens.
La question de la démocratie est capitale. Elle s’est exprimée dans l’abstention pendant des années. Elle s’est exprimée en 2005 contre le TCE. Une majorité veut être entendue. En occupant les ronds-points, en bloquant des dépôts d’essence, en mettant un gilet jaune … c’est une force collective qui apparaît. La conscience qu’elle peut peser devient de plus en plus aigüe et les exigences d’être entendus montent en même temps que cette prise de conscience.
Toutes ces questions rejoignent celles posées par le syndicalisme et par une grande partie de la gauche qui milite pour la transformation sociale. Et personne ne refuse la lutte contre les pollutions, l’urgence pour le climat. Il n’y a pas de contradiction entre lutter pour les fins de mois et lutter pour éviter la fin de l’humanité. Le partage se fait sur les moyens : taxer le plus grand nombre en épargnant les grands responsables des pollutions ou faire l’inverse.
Un peuple est en marche : celles et ceux d’en bas
C’est le peuple des salariés, des privés d’emplois, des retraités, des jeunes (lycéens, étudiants). C’est la grande masse de ceux qui produisent les richesses et n’en ont pas la part qu’ils méritent, une masse qui se gonfle des artisans, des paysans aux fins de mois difficiles. 80% contre ceux d’en haut.
Des contradictions apparaissent car patrons du transport routier, gros agriculteurs, le patronat lui-même … voudraient en profiter pour tirer profit pour eux-mêmes de la mobilisation. Lorsqu’on parle des risques de récupération il faut avoir à l’esprit ces manœuvres qui n’ont rien à voir avec le cœur des attentes sociales.
Une course de vitesse politique est engagée
Faute d’unité à gauche, de perspective d’une alternative, le danger est agité d’une récupération par les populistes de droite et d’extrême droite existe (1). Ce risque existe mais la crainte n’évite pas le danger.
Le rôle des militants syndicaux et politiques c’est de dégager une perspective en poussant à l’unité de la gauche, une unité populaire, sur la base d’une plateforme sociale, démocratique, écologique. Cela passe par l’exigence de sortir de la 5ème République et de construire une République sociale et démocratique. L’appel à des assemblées citoyennes, populaires permet d’aller en ce sens en agissant ici et maintenant en bas comme en haut car le contrôle citoyen et populaire est devenu une condition indispensable à toute alternative pour l’après-Macron.
(1)sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio.
Solidarité avec notre camarade Claude Carles
Lors d’un rassemblement de gilets jaunes sur un rond-point à Perpignan, notre camarade Claude Carles a été bousculé à plusieurs reprises par un gendarme. Du coup Claude, par réflexe de sauvegarde, l’a poussé également. Il a été aussitôt arrêté, placé en garde à vue tout le week-end. Il a été jugé lundi matin et condamné à 6 mois de prison : 3 mois de sursis et 3 mois de mise à l’épreuve. A noter que les gendarmes n’ont pas remis le document filmé dans sa globalité, ils ont uniquement présenté la fin du film où Claude repousse le gendarme. Les témoignages, en faveur de Claude, des gilets jaunes présents et de plusieurs autres témoins de la scène ont été refusés. Halte à la répression ! Solidarité avec Claude !