Les nôtres : Bernard Grangeon (1948-2015)
Issu d'une famille militante, Bernard a commencé à militer à la CFDT-Construction en 71.
Il a commencé fort : 2 mois de grève en 1973 à Centre Auvergne, le plus gros opérateur immobilier de Clermont Ferrand où il était employé comme comptable.
Bernard militait alors au CERES, la tendance de gauche du tout nouveau PS. Peu de temps après la dissolution de la Ligue communiste en 1973, Bernard adhère à la LCR. Il la quittera en 1992.
Pendant ces 20 ans, Bernard est en première ligne de tous les combats :
• Soutien aux comités de soldats.
• Soutien au Chili,
• Soutien à la révolution portugaise qui lui vaudra une garde à vue suite à un meeting avec des soldats portugais.
• Bataille pour l’unité de la gauche en 80 et 81 pour un gouvernement PS-PC et le désistement pour le candidat le mieux placé.
• Lutte contre le Front national et contre la tenue de meetings Le Pen à Clermont.
• Campagne Juquin en 88.
• Membre du Comité central de la Ligue, il se retrouve de nombreuses fois candidat aux élections locales pour la LCR.
• Aux municipales de 89, il est élu maire adjoint avec une liste d’union de la gauche à Blanzat (63).
• En 1991 il impulse la campagne pour le « Non » au référendum sur le traité de Maastricht à Clermont-Ferrand, associant plusieurs courants, LCR, communistes rénovateurs ou refondateurs, MDC, syndicalistes.
• En 1992, Bernard quitte la LCR pour le Mouvement des citoyens.
• En 1994, il adhère au PS avec le courant de Gérard Filoche dans la Gauche socialiste. Il militera au Parti socialiste jusqu’à son dernier souffle.
A la suite du conflit Centre Auvergne Bernard est licencié. Il retrouve du travail dans un cabinet comptable où il reste quelques années. Pendant ce temps, il continue à militer avec la CFDT-Construction. Outre son soutien aux nombreux conflits, il crée et anime une section syndicale dans les scieries du département.
Puis enfin il peut rentrer à EDF. Il y a notamment animé dans l’intersyndicale, la grande grève de 88.
Bernard milite dans l’opposition CFDT jusqu’en 2003, date à laquelle avec une grande partie des militants de l’Union régionale CFDT, il rejoint la CGT. Car entre temps l’opposition CFDT est devenue majoritaire en Auvergne fin 94.
Ses connaissances comptables ont été mises à contribution à de nombreuses reprises dans l’action politique comme dans l’action syndicale. Il serait difficile d’en faire le détail car trop long et nous pourrions en oublier.
Passionné, Bernard aimait les chiffres, réfléchir et parler. Il s'était pris de passion pour Madagascar et son histoire ce qui l’amena à s’investir généreusement dans l’aide à la population de ce pays.
Désintéressé, Il a mené le combat pour la justice sociale, pour l’unité de notre classe, sans se soucier de sa carrière ni d’une sécurité financière.
Courageux, il n’a pas hésité à prendre des risques pour assumer toutes ses convictions. Il a résisté aux calomnies.
Généreux, il a donné aux autres durant toute sa vie militante, il aimait rendre service gratuitement.
Serviable, nous avons été nombreux à le solliciter en cas de besoin pour ses compétences ou ses connaissances et il était toujours présent.
Pragmatique, concret, il avait le sens de la gestion et des comptes bien tenus, tout en ayant toujours gardé la flamme révolutionnaire de sa jeunesse. Il savait faire le lien entre le local, le concret et le global : le changement politique, la défense du service public, la laïcité.
Chaleureux, le boire et le manger n'étaient jamais bien loin. Colère, larmes et beaucoup de rires.
Bernard a milité toute sa vie pour changer le monde et il a continué même à la retraite, il aurait aimé que cela puisse durer !
Nous pleurons son départ mais nous le remercions de tout ce qu’il nous a apporté à nous et à l’humanité.
Il ne sera plus avec nous physiquement mais nous garderons toujours sa mémoire.
Démocratie&Socialisme adresse à ses enfants dont il était si fier et à sa famille son soutien.
