Les jeunes du Ceres de 1971 à 1981
Dans la décennie qui suit la grève générale de Mai 68, toute la
jeunesse militante reste en ébullition et (se) manifeste sur tous les
fronts. Au refus de la guerre du Vietnam, à l'enthousiasme pour la
construction du socialisme dans le Chili d’Allende, s'ajoutent des
discussions brûlantes sur l’Union de la gauche, ainsi que sur les
luttes féministes et le combat antimilitariste. Les mouvements de
grève dans les Universités, les polémiques sur la reconstruction du
syndicalisme étudiant, provoquent aussi des débats enflammés.
Créé à la fin des années 1960, le CERES, qui compte alors dans ses
rangs un grand nombre de jeunes, fait souffler ce vent révolutionnaire
et contestataire à l’intérieur du Parti Socialiste refondé en
1971 à Épinay. A la tête des Jeunesses Socialistes de 1971 à 1975,
puis animateurs d’un courant étudiant très actif jusqu’en 1981, les
jeunes du CERES portent une voix originale dans le mouvement
socialiste. Tournant le dos aux ornières de la social-démocratie, au
triomphalisme gauchiste de l’après-68 et à la chape de plomb du
stalinisme, ces jeunes incarnent un socialisme marxiste et démocratique
fidèle à l’héritage révolutionnaire et aux enseignements
de Jean Jaurès, tout en étant ouvert aux bouleversements sociaux
et culturels issus de la génération 68.
Cet ouvrage entend faire revivre ces riches années et démontrer
que le corpus idéologique du CERES, qui a puissamment contribué
à la victoire de la gauche unie, est encore largement d'actualité
plus de 30 ans après la victoire de 1981.
à Sainte-Geneviève-des-Bois (91), syndicaliste enseignant, est par
ailleurs doctorant en histoire antique.
(77), militant de gauche et syndicaliste, est passionné par l’histoire du
socialisme et du mouvement ouvrier.