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Les deux obstacles immédiats - surmontables - à la victoire de Ségolène Royal

A un peu plus d'une semaine du second tour, la victoire de Ségolène Royal se heurte à deux obstacles immédiats : la campagne de démoralisation des grands médias (Bouygues, Lagardére, Dassault, Rotschild) , l'absence de débat central sur les programmes des deux candidats.

Les grands médias continuent leur campagne de démoralisation.

Ils expliquent à longueur de colonnes que Ségolène Royal ne peut pas gagner. C'est arithmétique disent-ils !

Leur but est de décourager les électeurs de gauche d'aller voter le 6 mai.

Ils s'appuient principalement pour cela sur les résultats du 1er tour et sur la différence de 5 points entre Sarkozy et Ségolène Royal. Ils oublient seulement de préciser que s'ils n'avaient pas incité, jour après jour, au « vote utile » pour Bayrou qu'ils présentaient comme le seul capable de battre Sarkozy, c'est Ségolène Royal qui aurait une avance de 5 points sur Sarkozy le 22 avril. Ce sont en effet, environ 10 % des électeurs qui, tout en se considérant comme de gauche, ont choisi de voter Bayrou pour faire barrage à Sarkozy.

Ils oublient également de poser une question essentielle : à combien s'élèvent le nombre de voix recueilli par les candidats du 1er tour qui appellent à voter Sarkozy ? Il est facile de comprendre pourquoi : seul Sarkozy appelle à voter Sarkozy.

Au contraire, Olivier Besancenot, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguiller et José Bové appellent à battre Sarkozy et à voter pour Ségolène Royal. 31, 20 % d'un côté, 36, 10 % de l'autre.

Pourquoi ces grands amateurs d'arithmétiques sont-ils, soudain, incapables de faire une simple addition ?

Les sondages oscillent : de 49-51 % à 47-53 % mais ils précisent eux-mêmes que leur marge d'erreur est de l'ordre de 3 points par candidats. Rien n'est donc joué. D'autant que nous devons toujours avoir à l'esprit le référendum européen : jusqu'au 28 mai, les sondages donnaient le « oui » gagnant.

Les grands médias font tout pour empêcher le débat sur les projets de société opposés de Ségolène Royal et de Sarkozy

Au 1er tour, il en avait été de même. Les grands médias « zappaient » sans arrêt, le sujet du soir n'était déjà plus celui du matin.

Depuis prés d'une semaine ils recommencent : les photos de Bayrou occupent toutes les premières pages et les commentaires se multiplient sur les « clés du 2ème tour » que détiendrait l'UDF. Rien n'est plus faux. Les électeurs de Bayrou sont en majorité des électeurs de gauche égarés par le « vote utile » anti-Sarkozy des médias. Ils voteront naturellement pour Ségolène Royal. Inutile de perdre notre temps avec Bayrou au risque de pousser vers l'abstention beaucoup plus d'électeurs de gauche que nous en gagnerons au centre.

François Hollande a donc parfaitement raison d'affirmer : « La main a été tendue, elle n'a pas été prise. Il n'y a donc pas de négociation à avoir avec l'UDF et pas de majorité avec François Bayrou. Le seul débat que nous devons avoir entre les deux tours, c'est avec Nicolas Sarkozy »

Nous prendrions, autrement, le risque de nous laisser mener en bateau par Bayrou, pour le plus grand profit de Sarkozy.

L'un de nos camarades, Frank, par ailleurs médecin généraliste image fort justement la situation :

« Bayrou, dit-il, est comme le bicarbonate de soude, ce corps chimique qui permet de neutraliser les acides et les bases.

Il est très intéressant pour nettoyer les vieilles casseroles ou déboucher les vieux tuyaux mais ses limites sont dans le fait qu'il faut sans cesse en remettre pour que ça marche.

Car un jour ou l'autre l'acide ou la base l'emporte. C'est une loi de la nature auquel l'organisme humain est aussi confronté et que régule la fonction respiratoire et rénale.

Mais jamais, il n'existe un état neutre (à PH neutre), si ce n'est que très provisoirement.

Bayrou en politique fonctionne comme cela, c'est un attrape nigaud dont se sert l'UMP et dont le tiers de ses députés se sont déjà prononcés pour Sarkozy.

Bayrou, comme le bicarbonate de soude nous neutralise momentanément. Nous, les socialistes, mais pas notre base sociale, qui a peur et s'insurge contre Sarkozy.

Il faut faire du 6 mai un référendum anti-Sarkozy. Et le bicarbonate de soude retournera sous les éviers... »

Notre adversaire, c'est Sarkozy. C'est contre lui que nous devons nous battre, programme contre programme. Il faut transformer le 2ème tour en un référendum pour ou contre Sarkozy. Quand Sarkozy demande « pourquoi tant de haine ? », il faut répondre qu'il n'y en a pas encore assez et que cela tient à ce que les électeurs ne savent pas vraiment ce que prépare Sarkozy.

Mais pour cela, il faut expliquer (par tracts, réunions publiques, porte à porte, bouton de veste, internet...) ce que veut Sarkozy et en quoi ces projets s'opposent point par point à ceux de Ségolène Royal.

C'est la seule façon de gagner contre la démoralisation que veulent imposer les grands média. C'est la seule façon de battre Sarkozy.

Jean-Jacques Chavigné, vendredi 27 avril

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