GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections européennes

Européennes : propositions de GDS à toute la gauche

Le Conseil national de la GDS s’est penché en juin dernier sur la question des élections européennes. Il a adopté une proposition faite à toutes les forces de la gauche française construite autour de cinq points programmatiques. Christakis Georgiou, rapporteur sur la question des européennes au CN de juin, explique ci-dessous la philosophie de la proposition de GDS, ainsi que le contenu programmatique qu’elle met en avant. Cet article est paru dans la revue Démocratie&Socialisme d'octobre 2018.

Les élections européennes de mai 2019 vont intervenir dans un contexte très particulier. D’abord, le sentiment que l’Union doit profondément évoluer gagne du terrain partout en Europe. Les crises à répétition des dix dernières années – crise de la zone euro, crise des réfugiés depuis 2015 – et l’arrivée de forces eurosceptiques au gouvernement dans plusieurs États-membres soulignent bien le fait que le statu quo n’est pas tenable.

Contexte particulier

D’autre part, le scrutin de mai 2019 sera le premier en France depuis la séquence électorale de mai-juin 2017 qui a vu l’arrivée de Macron et de LREM au pouvoir. La gauche française est entrée depuis dans une dynamique destructrice d’éparpillement, de querelles internes, mais aussi de reconstruction et de recomposition. Ce processus est à ses débuts et le scrutin de mai 2019 sera la première occasion électorale pour la gauche de montrer qu’elle est capable de recoller les morceaux et d’offrir une alternative à la fois au cours actuel de la construction européenne et à la majorité au pouvoir en France.

C’est pourquoi la philosophie de la proposition de la GDS est la suivante : trouver un ensemble de points programmatiques précis qui permettent de commencer à changer l’UE tout de suite et sans attendre une éventuelle réforme des traités, ainsi qu’une liste de réformes des traités que nous entendons défendre : celles qui font consensus dans toutes les forces de gauche. Cette base programmatique commune fournirait le socle pour une liste et une campagne communes à toutes les forces de gauche et constituerait le mandat pour tout eurodéputé élu sur cette liste. Mais la campagne serait commune, pas unique. Sur tous les points qui ne figureraient pas dans l’accord de plateforme – l’Europe de la défense par exemple –, chaque organisation, chaque candidat et chaque eurodéputé sortant serait libre de défendre ses points de vue.

Le poison de la division

La GDS récuse l’idée selon laquelle aucune avancée sociale et démocratique n’est possible dans le cadre des traités. Elle défend l’analyse selon laquelle la question déterminante est celle du rapport de force politique. Elle récuse en conséquence l’idée d’une campagne pour les européennes qui partirait de ce postulat et qui, par conséquent, refuserait de dire aux électeurs, qui attendent de la gauche des propositions pour changer leur vie, ce que les eurodéputés qu’ils éliraient auraient à faire au Parlement européen. Enfin, la GDS estime que, quand bien même cela serait vrai, dans l’état actuel du débat à gauche, un tel angle d’attaque serait une machine à créer des divisions, et donc à retarder la nécessaire et indispensable recomposition de la gauche.

De même, la GDS rejette l’argument selon lequel le mode de scrutin en vigueur nous permet le luxe de partir au combat divisés. Certains estiment en effet que la proportionnelle avec un seuil de représentativité à 5 % permet à plusieurs listes de la gauche de se présenter sans gaspiller les votes des électeurs. Tout d’abord, tous les indices dont nous disposons aujourd’hui prouvent le contraire. À part la liste de la FI, aucune autre n’a lagarantie de dépasser les 5 % dans les sondages. Ensuite, l’unité crée un élan : cela donne confiance aux électeurs de savoir qu’ils voteront pour une liste qui se bat pour arriver en tête du scrutin plutôt que pour une liste qui se bat pour dépasser le seuil des 5 %. Et avoir une seule liste à 25 %, voire 30 %, permet de peser autrement plus dans le débat politique qui suivra que cinq listes avec 5 % ou 6 % chacune. Autrement dit, l’unité agit comme force d’attraction et source de confiance. Enfin, l’unité aux européennes labourera le terrain pour l’unité dans les élections qui suivront. Pourquoi remettre à demain ce que nous pouvons accomplir dès aujourd’hui ? Parce que certains espéreraient manœuvrer pour se placer dans une position hégémonique à gauche et pouvoir dicter les termes de la recomposition ?

Cinq axes de convergence

Avec donc ces deux impératifs en tête – des mesures pour construire une Europe sociale et démocratique dès le lendemain du scrutin, ainsi que l’exigence de l’unité –, la GDS propose une série de mesures en cinq axes : économie et fiscalité ; mesures sociales ; mesures écologiques ; mesures démocratiques/institutionnelles et enfin mesures concernant les migrations et la politique internationale. Les articles suivants de cette série vont détailler et expliquer la logique de ces mesures.

Le communiqué avec la proposition est à retrouver à cette adresse :

http://www.gds-ds.org/elections-europennes-communique-de-la-gds

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