Cet entretien avec Florence Capron, bénévole au Réseau de Solidarité avec les migrant.es-Rouen (RSM-Rouen), a été réalisé pour Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

D&S : Le RSM-Rouen existe depuis 2015. Peux-tu nous dire quels sont ses principaux objectifs ?

Le RSM-Rouen ne se veut pas une association « de plus » sur lʼagglomération rouennaise, mais un réseau de citoyennes, de citoyens et dʼassociations, qui agit là où les autres associations sont absentes et toujours dans un esprit dʼunité. Il soutient toutes les personnes migrantes, quelle que soit leur situation administrative. Nous organisons un réseau de citoyens pour héberger des dizaines de mineurs non accompagnés laissés à la rue par le département, des familles déboutées ou « dublinées », des femmes seules avec leurs enfants... Depuis un an, des personnes migrantes ont rejoint le réseau, à la fois pour organiser la solidarité, mais également pour sʼauto-organiser. Un groupe de femmes a vu le jour cet hiver, composé essentiellement de femmes nigérianes.

D&S : Que penses-tu de la situation actuelle ?

Il est clair que la situation empire. La loi Asile et immigration adoptée en janvier durcit les conditions dʼaccueil et de séjour. LʼEurope devient une vraie forteresse, laissant les gens mourir dans la Méditerranée, les condamnant à une errance perpétuelle avec la procédure Dublin. Tout est fait pour mettre les personnes migrantes dans des situations précaires et dangereuses.

D&S : Tu veux dire que cʼest une politique consciente de laisser les gens à la rue ou mourir dans la mer ou dans les Alpes ?

Oui ! Le gouvernement mène clairement une politique anti-migratoire et crée les pires conditions possibles, y compris pour les enfants. Le RSM-Rouen dénonce cette politique en organisant dans lʼunité la plus large possible, des manifestations, en particulier pour lʼabrogation de la procédure Dublin et contre la situation dans laquelle le département laisse les mineurs non accompagnés.