La débâcle des municipales se conclut provisoirement par la nomination de Manuel Valls à Matignon : un contresens complet !

La feuille de route fixée par François Hollande ne marque quasiment aucune inflexion. Un autisme rare ! C’est l’approfondissement de l’orientation qui a conduit à la débâcle qui est proposé : pacte de responsabilité sans contreparties, réduction des cotisations sociales c'est-à-dire du salaire brut… c’est exactement ce qu’a toujours demandé le Medef ! Comment est-il possible de continuer à prévoir 30 milliards pour le patronat et 50 milliards de réduction des dépenses publiques ? C’est pourtant cette politique qui a été sanctionnée !

Il est temps, pour les socialistes en particulier, de revenir au débat sur le fond, aux raisons qui ont conduit à la défaite de Sarkozy il y a 2 ans.

Retour au projet !

Nous avons eu le projet de réhabiliter l’impôt, d’harmoniser la situation entre grosses et petites entreprises, il y a eu une majorité et on nous propose de réduire les impôts.

Nous avons eu le discours sur les aides très importantes aux entreprises, notamment les plus grosses, il y a eu une majorité et on nous annonce de nouveau la réduction du coût du travail.

Nous avons eu le discours de défendre notre modèle social, il y a eu une majorité et François Hollande annonce vouloir réduire les cotisations sociales des employeurs et des salariés ce qui signifie un transfert sur les ménages ou une baisse des prestations.

Nous avons claironné qu’il fallait des contreparties à toute aide publique, une conditionnalité des aides. Il y a eu le CICE sans contreparties et le pacte de compétitivité est sur la table dans son prolongement.

Nous avons eu le discours de transformer l’Europe et le gouvernement a continué à satisfaire aux exigences de la Commission européenne sur les budgets, la protection sociale, la réduction des déficits…

Nous avons eu le projet de plus de justice sociale sur les salaires, l’emploi, les retraites et la situation s’est aggravée sur ces 3 questions…

Nous pourrions multiplier les exemples… les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y aura de nouvelles débâcles. À commencer par les Européennes le 25 mai avant les Régionales en 2015.

Débattre ! Écouter les militants !

Il y a urgence, devant de telles divergences entre projet socialiste et feuille de route gouvernementale, à ouvrir le débat entre socialistes à tous les niveaux : du local au national.

Ces débats doivent être ouverts à la société civile, au monde associatif, au syndicalisme, aux partenaires de gauche.

Il faut s’y mettre tout de suite, sans attendre le résultat des élections européennes. Débattre et mobiliser pour une autre Europe. Ce n’est pas contradictoire. Débattre de la réorientation de l’Europe c’est même une garantie de mobiliser notre camp.

Vite ! Une alternative !

Ouvrir le débat, c’est aussi la volonté de trouver les voies et moyens de rebondir, de dégager aux yeux d’une majorité des alternatives. C’et une question de « salut public » face a la crise : il s’agit de travailler à une autre répartition des richesses en prenant sur les dividendes versés aux actionnaires et sur les grandes fortunes.

Il est urgent de construire ces alternatives avec une majorité de socialistes, d’écologistes, de membres du Front de gauche avec les associations citoyennes, les organisations syndicales… des alternatives pour un nouveau pacte majoritaire à gauche.

Cette majorité c’est celle qui a voté pour le discours du Bourget ! Elle peut se rassembler à tous les niveaux : du local au national. C’est une question de volonté qui nous concerne toutes et tous dans nos communes, nos départements.

Dans ce contexte un congrès du PS d’ici la fin de l’année aurait alors un sens : mobiliser pour préparer les prochaines échéances autour d’une feuille de route clairement orientée à gauche.

D’ores et déjà, Démocratie&Socialisme propose à tous les socialistes partisans d’un sursaut à gauche d’organiser un rassemblement national en juin⁽¹⁾ . Rassembler pour réorienter à gauche, il y a urgence !

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