GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Gauche Démocratique & Sociale

Contre Macron et son monde, unité de notre camp

Retiré de l’avant-scène où il aime d’habitude tant se pavaner, Macron est inaudible depuis le début du mouvement de contestation de sa réforme des retraites. En bon président de la Ve République, il laisse son Premier ministre prendre les coups dans l’espoir d’apparaître comme un dirigeant planant au-dessus des contingences de la vie politicienne. Mais cette posture bonapartiste renvoie non pas tant l’image d’un arbitre suprême juché au-dessus des classes que celle d’un idéologue totalement déconnecté de la vie réelle de millions de salariés.

Vendredi 17 janvier, peu après 22 heures, Macron a dû être exfiltré des Bouffes du Nord, où il assistait à une représentation théâtrale. Plusieurs dizaines de manifestants se pressaient alors aux abords de la salle de spectacle du 10e arrondissement, prévenus de la présence présidentielle par un tweet du jeune journaliste Taha Bouhafs qui s’était fait connaître du grand public en filmant l’agression commise par Alexandre Benalla, place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. Face à la poignée d’activistes qui lançaient « On ira jusqu’au retrait ! » ou encore « Tous ensemble, grève générale ! »,  l’« ordre » a été rétabli par une charge de police, tandis que Taha Bouhafs était placé en garde à vue pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ».

Ce pouvoir ne peut décidément s’en sortir que par l’intimidation et par l’emploi de la force. Le nombre de cas de violences policières caractérisées en marge des dernières manifestations contre la retraite à points et lors de l’acte 62 du mouvement des Gilets jaunes atteste de l’enfermement de l’exécutif dans une stratégie de fuite en avant pour réduire le mouvement social. Quant à Jean-Michel Blanquer, auto-proclamé « ministre de la confiance », il tente de faire rentrer les enseignants dans le rang en les menaçant à longueur de journée des pires sanctions, notamment en cas de blocage des épreuves communes de première, comptant pour le baccalauréat.

Et, comme un symbole de son orientation de classe, ce président honni par ceux d’en bas, qui se terre et qui ne peut pas sortir dans Paris sans créer de trouble manifeste à l’ordre public, réunissait le lundi suivant à Versailles – évidemment ! – des centaines d’investisseurs étrangers priés avec maintes courbettes de « choisir la France ». Le « président des riches » a décidément bien mérité ce surnom qui lui  colle à la peau : il est tout aussi fort avec les faibles qu’il est faible avec les forts !

Destin scellé ?

La question de la pérennité de ce pouvoir inique est posée avec une acuité inégalée jusque là. Pour Thomas Coutrot, il semble même évident que Macron a épuisé ses chances de victoire lors du prochain scrutin présidentiel. Dans un article intitulé « Macron a déjà perdu pour 2022 », l’économiste et altermondialiste écrivait, dans les premiers jours de l’année : « La radicalisation autoritaire du pouvoir, qui impose un affrontement décisif au mouvement social, aura inévitablement des conséquences politiques majeures : une victoire de Macron sur la société renforcerait considérablement les chances de Le Pen à l’élection présidentielle de 2022. À l’inverse, sa défaite en janvier 2020 pourrait rebattre les cartes et ouvrir de nouvelles perspectives à gauche ».

Si nous aurions tendance, à la GDS, à être moins catégorique que Thomas Coutrot, nous considérons avec lui que  Macron est extrêmement affaibli et, surtout, que les raisons qui ont fait que des millions d’électeurs de gauche se sont saisis d’un bulletin de vote à son nom pour faire barrage à Marine Le Pen en mai 2017 n’auront certainement plus cours chez les nôtres dans deux ans. Le chef de l’État, à l’usage, ne peut plus représenter pour grand monde un rempart contre le tout sécuritaire. Pas plus qu’il n’apparaît susceptible de nous prémunir de la casse de l’École publique, d’une gestion inhumaine de la question des migrants ou encore d’une politique de remise en cause systématique des libertés démocratiques : autant de domaines où le pseudo-Jupiter a fait montre d’un étonnant savoir-faire depuis deux ans et demi.

En 2022, Macron ne pourra pas « faire barrage » à Le Pen pour la simple et bonne raison qu’il lui prépare la voie par sa politique de classe. Seule la gauche unie peut enrayer la bobine de ce mauvais film projeté devant nos yeux. Et sauver, par là même, la démocratie et la République en même temps que l’idée même qu’une autre société, alternative à l’ordolibéralisme ambiant, est possible. Aucune formation ne pourra y parvenir par ses propres forces. C’est pour cette raison que les pages qui suivent sont consacrées à un vibrant plaidoyer pour l’unité de toute la gauche pour défaire Macron au plus vite.

Cet article de notre camarade Jean-François Claudon est l'introduction au dossier du numéro de janvier 2020 de la revue Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

La Gauche démocratique et sociale (GDS) a publié une brochure "Union". Cette brochure de 96 pages format 11 x 19 cm est à commander par mail à commegaronne@orange.fr . (Prix public 5€  : commande pour 5 exemplaires  = 20€ ;  commande pour 10 exemplaires = 30 €). Règlement par chèque à l'ordre de Com' Garonne (6 impasse du Collège 46700 Puy l'évêque) ou ou virement à IBAN FR7642559100000800229094330.

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