Construire un mouvement majoritaire
Le 49-3 attendu est arrivé. Deux fois coup sur coup. C’est, jusqu’à la caricature, l’expression du caractère anti-démocratique de la Vème République. Le « coup d’état permanent » d’un Président Bonaparte. La motion de censure de la NUPES s’imposait. Mais elle sera minoritaire à l’Assemblée.
Il y a pourtant une majorité ! C’est la majorité sociale. Celle qui travaille, celle qui cherche du travail, celle qui a travaillé, celle qui produit, a produit ou va produire les richesses. Cette majorité sociale qui depuis des années voit son salaire, sa pension baisser. Celle qui est condamnée aux petits boulots, à l’uberisation, aux contrats courts … pendant qu’en haut de la pyramide, les revenus explosent jusqu’à la nausée.
Cette majorité sociale a commencé à s’exprimer. Mobilisation intersyndicale du 29 septembre, marche du 16 octobre, blocage des raffineries ; nouvelle journée syndicale du 18 octobre, mouvement dans les transports... la rentrée sociale a bien eu lieu. En vérité, depuis plus d’un an les grèves sur les salaires se déroulent dans des entreprises comme jamais depuis 10 ans, et cette question est enfin revenue sur le devant de la scène. Les retraités ont également multiplié les actions et la jeunesse exprime avec force l’exigence de changer de monde, de faire face à la crise écologique et de le faire dans la justice sociale.
Enraciner la riposte partout dans le pays
C’est ce mouvement qu’il faut renforcer, élargir, enraciner dans tout le pays. Le mouvement syndical y prend sa part. La construction intersyndicale est essentielle pour pouvoir mobiliser. Le salariat est majoritaire mais est aussi moins organisé, plus dispersé qu’à certaines époques. L’action dans les entreprises, mais aussi sur les lieux de vie, les marchés doit donc se développer.
Pour rassembler des millions contre la politique de Macron, pour une autre politique en matière de salaire, de retraite ou de répartition des richesses il y a besoin de rassembler les forces. Il faut un front social et politique. Mais rien ne se décrète. Il faut co-construire, respecter les différences. S’appuyer sur les collectifs NUPES, mais aussi travailler à la construction d’initiatives rassemblant forces politiques, syndicales, associatives...
Rassembler des millions pour peser
La tenue de réunions publiques partout dans le pays doit permettre de construire un puissant mouvement. C’est une condition pour des démonstrations de forces à venir. L’impulsion pourrait venir de la tenue de meetings régionaux unitaires comme en 2010 sur les retraites ou comme en 2005 contre le TCE. Il n’y a pas d’actions inutiles. Réunir, par exemple, des centaines de milliers de signatures pour l’augmentation des salaires, pour la retraite à 60 ans et pour répartir les richesses peut être aussi nécessaire que les manifestations. Rassembler 4,7 millions de citoyennes et de citoyens pour un referendum pour taxer les super-profits va s"imposer. Les actions ne s’opposent pas, elles se complètent. Il faut maîtriser les rythmes, ne pas brûler les étapes.
Il nous faut un puissant mouvement social, construisons-le ensemble ! Il nous faut une alternative majoritaire au niveau politique. Construisons des collectifs NUPES ouverts aux sans partis, aux citoyens, aux militant.e.s associatifs et syndicaux. Mouvement social et construction de l’issue politique sont liés.
Lors de la dernière fête de l'Humanité, photo du débat organisé par Ensemble! et GDS (au stand GDS/Fakir) animé par Nadège Boisramé (GDS) avec la participation d'Alain Coulombel (bureau exécutif d'EELV), Elsa Faucillon (députée PCF), Olivier Faure (député PS), François Ruffin (député LFI) et Gérard Filoche (GDS, membre du Parlement de la Nupes).