GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Brignoles : l’alerte !

Les résultats des élections cantonales partielles de Brignoles dans le Var sonnent l’alerte. Le Front national recueille 40,4 % des suffrages exprimés, l’UMP 20,8 % et la gauche est exclue du second tour. Le candidat du Front de Gauche soutenu par le parti socialiste obtient 14,6 % et la candidate EELV 8,9 %.

La question que cette élection pose à la gauche n’est pas tant celle de la « percée » du parti d’extrême droite –très relative au vu d’une abstention de près de 70 % des inscrits– que celle de la très faible mobilisation de notre électorat.

Car la cause de cette défaite n’est autre que celle-là : à Brignoles, la gauche s’est massivement abstenue !

Il est inutile de chercher à expliquer ces résultats par la division de notre camp, alors qu’il n’y avait que deux candidats de gauche contre quatre de droite, avec un candidat communiste soutenu par le PS.

Il est bien plus vain encore d’attribuer la responsabilité de l’échec à l’unité PC-PS comme ont tenté de le faire certains. Il est bien évident qu’un candidat de gauche, socialiste, supplémentaire n’aurait fait que diviser un peu plus encore nos voix.

Non, la cause de la défaite de Brignoles est bel et bien l’incapacité de la gauche à mobiliser son électorat.

Dans son discours du Bourget, François Hollande disait : « Je ne m’attends pas à des manifestations de soutien, si nous accédons aux responsabilités ». Cette simple phrase était le petit ver dans le fruit magnifique que fût ce discours du 22 janvier 2012.

Cette phrase, en apparence anodine, relève d’une analyse erronée des rapports de forces politiques et sociaux, et mine en profondeur l’action du gouvernement en limitant son « champ des possibles ». Malgré les conquêtes des collectivités locales, du Sénat, de l’Assemblée et de la présidence de la République, la majorité de la direction du Parti socialiste est encore convaincue que la France est à droite.

Pourtant, le cœur de la France bat à gauche. 93 % de la population active est salariée et 67 % d’entre eux ont voté à gauche en 2012. Notre camp social, c’est l’écrasante majorité de la population qui demande à être mieux protégée des effets de la crise, et qui aspire à percevoir des salaires permettant de vivre décemment, relançant d’ailleurs ainsi la consommation.

C’est en affrontant Merkel en Europe et le Medef en France, pour mener une politique volontariste de redistribution des richesses par la fiscalité, les salaires et le renforcement des services publics que le gouvernement trouvera le soutien populaire dont il a besoin pour mener son action.

Aujourd’hui, après le CICE, l’ANI, et l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite, le Medef ose « donner un carton jaune » au gouvernement. Dans le même temps, le parti socialiste a perdu les 7 élections législatives partielles dont 2 étaient des « bastions » de la gauche. Il a été éliminé du 1er tour dans 6 d’entre elles.

Et maintenant, Brignoles…

L’alerte est donnée, il est urgent de changer de cap !

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