À fond pour le 5 février !
La révolte des gilets jaunes continue, et c’est tant mieux, à marquer en profondeur le pays. Elle confirme son ancrage sur des revendications sociales, comme cela a encore été le cas lors de l’assemblée des assemblées qui a eu lieu à Commercy (1). La convergence Gilets jaunes et syndicats s’accentue.
Il y a de plus en plus d’appels communs à manifester les samedis mais aussi avec la perspective du 5 février. Cette grève interprofessionnelle ne peut pas, ne doit pas être une journée d’action de plus. Sa préparation sur les lieux de travail doit être l’occasion d’enraciner la mobilisation dans les entreprises. Pour faire réellement reculer Macron et le Medef peu enclin à satisfaire l’exigence de l’augmentation des salaires, la question d’une grève prolongée doit être posée.
Non à la répression et à la loi « anti-casseurs »
Le nombre de blessés lors d’un mouvement social n’a jamais été aussi important. La violence exercée par la police avec des grenades défensives et des lanceurs de balles est très largement dénoncée. Pourtant Castaner n’en a que faire et s’apprête à faire voter une nouvelle loi de restriction du droit de manifester. L’objectif est clair : gagner des voix au sein de l’électorat le plus à droite, celui qui soutient fermement Macron. Pour le moment, cela ne se traduit pas par un soutien de masse, comme l’a montré le flop de la manif des soi-disant « foulards rouges », très pale copie de la manif réactionnaire du 30 mai 1968.
Débattre des solutions pas des « macronnades »
Le mouvement des gilets jaunes est un moment fort de débats dans tout le pays, que Macron tente de canaliser dans son « grand débat national ». Même Chantal Jouanno, présidente de la Commission du débat public, dénonce « un débat faussé ». Macron aura bien du mal à limiter les exigences qui émergent dans tout le pays aux seuls thèmes qu’il a imposé. Si à l’issue de ce débat, Macron ne recule pas sur l’ISF, sur une imposition beaucoup plus forte pour les plus riches, sur les mécanismes d’optimisation fiscale, sur les salaires et les pensions … la colère va s’amplifier. S’il poursuit dans la voie de la répression et ne se débarrasse pas de Castaner, la crise se poursuivra.
Unité à gauche pour un débouché politique à la crise
Face à un pouvoir affaibli, construire une réponse politique de gauche est essentiel. L’éparpillement actuel à gauche est catastrophique. Il s’explique largement par le bilan calamiteux du dernier quinquennat. Il doit maintenant être surmonté : oui il faut l’unité, mais elle n’est possible qu’en lui donnant un contenu. Toute autre démarche ne peut apparaître que comme une tentative désespérée de sauver des appareils dont personne n’a que faire. L’unité ne se fera qu’en rupture avec le social libéralisme qui a trop largement gangréné une partie de la gauche européenne.
Première échéance, les européennes !
Les élections européennes doivent être l’occasion, outre d’exprimer le rejet de la politique de Macron, d’affirmer une opposition à la construction néolibérale de l’Europe. Il n’est pas encore trop tard pour construire cette unité pour les élections européennes,. Mais le temps presse ! Dès à présent prenons des initiatives dans tous les territoires en soutien au mouvement social. Et pour les européennes, rassemblons-nous autour de questions sociales, fiscales, écologiques, ainsi qu’autour de l’accueil des migrants et de la lutte pour la paix.