35, 60, 1600, 20 : dix raisons de choisir 4 slogans chiffrés
il faut centrer sur le code du travail, les droits immédiats
liés aux salaires et à la protection sociale. Lionel Jospin
avait gagné en 1997 en osant « les 35 h sans perte de salaire » :
alors qu’en 1995 il défendait les 37 h, avec des nuances sur les
bas et hauts salaires, il y était allé franco et clairement, dès le 27
avril 1997, jour de la dissolution. Il faut toujours au moins un
mot d’ordre phare, central, social pour gagner.
grandes promesses et de grandes intentions. Échaudé
l’électorat de gauche est devenu, à juste titre, méfiant.
Les grandes phrases et les envolées lyriques contre la droite,
contre le capital financier, pour « nos valeurs, pour la justice »
ne sauraient remplacer des propositions concrètes. Offrir une
« politique de civilisation » ne peut suffire. Même l’appel à une
VIe République sociale (qui serait préférable à nos yeux) ne parviendrait
pas à convaincre si on n’y ajoute pas du concret
immédiat, saisissable, palpable qui change les conditions de la
vie pour des dizaines de millions de gens.
Bien sûr, il faut les deux. Bien sûr, il faut mettre au coeur
d’un projet l’école, et l’environnement, la recherche, ont
une place décisive dans tout projet. Mais pour bien aller à l’école,
pour sauver un bon environnement, pour se tourner vers les
technologies d’avenir, il faut «des sous dans le porte-monnaie».
la relance. Il ne faut pas, contrairement à ce que prônent
nos sociaux libéraux, relancer l’économie d’abord pour
redistribuer les richesses ensuite. Il faut donner 200 milliards
aux salariés, pas aux banques : donner de l’argent aux banques
c’est arroser le sable et les bonus : on le vit. Les banqueroutiers
demeurés incontrôlés rejouent au casino sans pour autant faciliter
le crédit et l’investissement. Tandis qu’avec une hausse massive
des salaires, ceux qui en bénéficieront dépenseront et cela
stimulera relance et emploi.
précéder ni remplacer la redistribution des richesses, il en
est un effet, un accompagnement, une partie prenante.
Pour sauver la banquise, il faut lutter contre les banquiers. La
poll tax doit viser Total et pas les ménages. Les changements
institutionnels (VIe République parlementaire, constituante,
suppression du cumul des mandats, proportionnelle, etc…) sont
vitaux mais pas assez mobilisateurs, il faut d’abord conquérir
une majorité sur des objectifs sociaux de masse.
simple, le plus direct des moyens de redistribution entre
capital et travail. Augmenter les salaires, c’est renflouer
du même coup les caisses de protection sociale, la sécu et les
retraites ! La CGT réclame 1600 euros pour le Smic. Ce serait
une hausse plus basse que celle de mai 68 (elle fut de 33% et
cela porterait le Smic à 1750 euros aujourd’hui). Elle est possible
et toutes les entreprises s’en porteraient mieux, comme en
68, contrairement à ce qui est colporté. La hausse du Smic
boostera tous les autres salaires, équivalant à des hausses de
200 euros pour toutes et tous.
lutter contre le chômage de masse et 2000 chômeurs de
plus par jour. Contre le travail partiel appauvrissant, il
faut maintenir les salaires et faire respecter les 35 h hebdomadaires,
rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que
l’embauche, baisser les durées maxima quotidiennes et hebdomadaires,
rétablir deux jours de repos consécutifs. Oui, on peut,
on doit travailler moins, mieux et tous !
des « seniors ». Les salariés continuent dans la vie réelle à
ne travailler que 37 annuités : 2 sur 3 ne sont plus au travail
à 57 ans. Rétablissons le plein emploi pour les jeunes et pour
les adultes et si l’emploi réel progresse jusqu’à 58 ans, 59 ans, la
retraite à 60 ans pourra se défendre avec un niveau décent, calculé
sur les 10 meilleures années, à un taux de 75% pour tous indexé
sur les salaires. C’est avec une échelle mobile des cotisations
salariales et patronales qu’il faudra jouer pour faire face à des difficultés
éventuelles dûes à la hausse du nombre de retraités.
crise sans précédent, financière, boursière, spéculative
que le capitalisme vient de produire. Les parachutes
dorés, les retraites chapeaux, les stocks options, les bonus de
toutes sortes sont insupportables de même que la fraude fiscale,
les niches fiscales (72 milliards), les fortunes odieuses des 500
familles, les profits massifs du CAC 40 qui licencie quand
même : il faut un message fort et clair, pas de revenus supérieurs
à 20 fois le Smic, au-dessus, l’impôt prend tout. La fiscalité
directe et progressive (l’impôt juste, IS, IR…) doit
l’emporter sur la fiscalité indirecte et proportionnelle (l’impôt
injuste, TVA, taxes...).
services publics nous amènera tous ceux qui souffrent
des reculs de l’école, de l’hôpital, du logement,
des transports, des communications, des équipements
publics. Il faut, selon nous, rétablir le projet d’une « économie
mixte » où les lois de la République l’emportent sur celles du
marché, où la réglementation l’emporte sur la prétendue
concurrence libre et non faussée, où le juste échange l’emporte
sur le prétendu « libre-échange », où le droit du travail s’impose
aux actionnaires. Le service public doit être renforcé et étendu,
dans tous les domaines de l’eau, de l’énergie, des transports,
des logements, de l’éducation, de la santé, de l’environnement,
de la communication.
C'est ainsi que nous gagnerons la confiance des 7 millions de travailleurs pauvres, la confiance des 23 millions de salariés, soit 91 % de la population active. Et alors, on aura le ban et l'arrière ban de l'électorat de Gauche, on gagnera à coup sur les élections présidentielles et législatives.
Une union de toute la Gauche dynamique se construira plus aisèment dès qu'on aura un tel projet et les questions d'alliance avec le Modem deviendront non seulement caduques mais aussi apparaîtront vaines, perdantes, risibles.