GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

35, 60, 1600, 20 : dix raisons de choisir 4 slogans chiffrés

  • 1 - Pour convaincre 23 millions de salariés dont 17 du privé,
  • il faut centrer sur le code du travail, les droits immédiats

    liés aux salaires et à la protection sociale. Lionel Jospin

    avait gagné en 1997 en osant « les 35 h sans perte de salaire » :

    alors qu’en 1995 il défendait les 37 h, avec des nuances sur les

    bas et hauts salaires, il y était allé franco et clairement, dès le 27

    avril 1997, jour de la dissolution. Il faut toujours au moins un

    mot d’ordre phare, central, social pour gagner.

  • 2 - Un « projet », ça ne peut pas être une succession de
  • grandes promesses et de grandes intentions. Échaudé

    l’électorat de gauche est devenu, à juste titre, méfiant.

    Les grandes phrases et les envolées lyriques contre la droite,

    contre le capital financier, pour « nos valeurs, pour la justice »

    ne sauraient remplacer des propositions concrètes. Offrir une

    « politique de civilisation » ne peut suffire. Même l’appel à une

    VIe République sociale (qui serait préférable à nos yeux) ne parviendrait

    pas à convaincre si on n’y ajoute pas du concret

    immédiat, saisissable, palpable qui change les conditions de la

    vie pour des dizaines de millions de gens.

  • 3 - Un projet « sociétal » ne vaut pas un « projet social ».
  • Bien sûr, il faut les deux. Bien sûr, il faut mettre au coeur

    d’un projet l’école, et l’environnement, la recherche, ont

    une place décisive dans tout projet. Mais pour bien aller à l’école,

    pour sauver un bon environnement, pour se tourner vers les

    technologies d’avenir, il faut «des sous dans le porte-monnaie».

  • 4 - Redistribuer les richesses, c’est la condition première de
  • la relance. Il ne faut pas, contrairement à ce que prônent

    nos sociaux libéraux, relancer l’économie d’abord pour

    redistribuer les richesses ensuite. Il faut donner 200 milliards

    aux salariés, pas aux banques : donner de l’argent aux banques

    c’est arroser le sable et les bonus : on le vit. Les banqueroutiers

    demeurés incontrôlés rejouent au casino sans pour autant faciliter

    le crédit et l’investissement. Tandis qu’avec une hausse massive

    des salaires, ceux qui en bénéficieront dépenseront et cela

    stimulera relance et emploi.

  • 5 - Le combat pour l’environnement ne peut pas non plus
  • précéder ni remplacer la redistribution des richesses, il en

    est un effet, un accompagnement, une partie prenante.

    Pour sauver la banquise, il faut lutter contre les banquiers. La

    poll tax doit viser Total et pas les ménages. Les changements

    institutionnels (VIe République parlementaire, constituante,

    suppression du cumul des mandats, proportionnelle, etc…) sont

    vitaux mais pas assez mobilisateurs, il faut d’abord conquérir

    une majorité sur des objectifs sociaux de masse.

  • 6 - Les hausses massives de salaires sont le meilleur, le plus
  • simple, le plus direct des moyens de redistribution entre

    capital et travail. Augmenter les salaires, c’est renflouer

    du même coup les caisses de protection sociale, la sécu et les

    retraites ! La CGT réclame 1600 euros pour le Smic. Ce serait

    une hausse plus basse que celle de mai 68 (elle fut de 33% et

    cela porterait le Smic à 1750 euros aujourd’hui). Elle est possible

    et toutes les entreprises s’en porteraient mieux, comme en

    68, contrairement à ce qui est colporté. La hausse du Smic

    boostera tous les autres salaires, équivalant à des hausses de

    200 euros pour toutes et tous.

  • 7 - La réduction du temps de travail est incontournable pour
  • lutter contre le chômage de masse et 2000 chômeurs de

    plus par jour. Contre le travail partiel appauvrissant, il

    faut maintenir les salaires et faire respecter les 35 h hebdomadaires,

    rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que

    l’embauche, baisser les durées maxima quotidiennes et hebdomadaires,

    rétablir deux jours de repos consécutifs. Oui, on peut,

    on doit travailler moins, mieux et tous !

  • 8 - Il faut donner la priorité à l’emploi des jeunes et pas à celui
  • des « seniors ». Les salariés continuent dans la vie réelle à

    ne travailler que 37 annuités : 2 sur 3 ne sont plus au travail

    à 57 ans. Rétablissons le plein emploi pour les jeunes et pour

    les adultes et si l’emploi réel progresse jusqu’à 58 ans, 59 ans, la

    retraite à 60 ans pourra se défendre avec un niveau décent, calculé

    sur les 10 meilleures années, à un taux de 75% pour tous indexé

    sur les salaires. C’est avec une échelle mobile des cotisations

    salariales et patronales qu’il faudra jouer pour faire face à des difficultés

    éventuelles dûes à la hausse du nombre de retraités.

  • 9 - Il faut répondre à la franche haine sociale que suscite la
  • crise sans précédent, financière, boursière, spéculative

    que le capitalisme vient de produire. Les parachutes

    dorés, les retraites chapeaux, les stocks options, les bonus de

    toutes sortes sont insupportables de même que la fraude fiscale,

    les niches fiscales (72 milliards), les fortunes odieuses des 500

    familles, les profits massifs du CAC 40 qui licencie quand

    même : il faut un message fort et clair, pas de revenus supérieurs

    à 20 fois le Smic, au-dessus, l’impôt prend tout. La fiscalité

    directe et progressive (l’impôt juste, IS, IR…) doit

    l’emporter sur la fiscalité indirecte et proportionnelle (l’impôt

    injuste, TVA, taxes...).

  • 10 - Avec le projet « 35, 60, 1600, 20 », la défense des
  • services publics nous amènera tous ceux qui souffrent

    des reculs de l’école, de l’hôpital, du logement,

    des transports, des communications, des équipements

    publics. Il faut, selon nous, rétablir le projet d’une « économie

    mixte » où les lois de la République l’emportent sur celles du

    marché, où la réglementation l’emporte sur la prétendue

    concurrence libre et non faussée, où le juste échange l’emporte

    sur le prétendu « libre-échange », où le droit du travail s’impose

    aux actionnaires. Le service public doit être renforcé et étendu,

    dans tous les domaines de l’eau, de l’énergie, des transports,

    des logements, de l’éducation, de la santé, de l’environnement,

    de la communication.

    C'est ainsi que nous gagnerons la confiance des 7 millions de travailleurs pauvres, la confiance des 23 millions de salariés, soit 91 % de la population active. Et alors, on aura le ban et l'arrière ban de l'électorat de Gauche, on gagnera à coup sur les élections présidentielles et législatives.

    Une union de toute la Gauche dynamique se construira plus aisèment dès qu'on aura un tel projet et les questions d'alliance avec le Modem deviendront non seulement caduques mais aussi apparaîtront vaines, perdantes, risibles.

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