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150 ans de la Commune #3 : Paris à l’assaut du ciel

1871-2021. À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, D&S a décidé de consacrer une série d’articles à cette première ébauche de république sociale qui, selon Marx, « ne devait pas seulement abolir la forme monarchique de la domination de classe, mais la domination de classe elle-même ».

Le 18 mars 1871, en contrecarrant sur les pentes de Montmartre et de Belleville le plan d’un Thiers bien décidé à le désarmer, le peuple parisien s’est lancé dans une aventure enthousiasmante. Sans le savoir, en construisant enfin la république généreuse qu’il appelait de ses vœux depuis si longtemps, il édifiait à tâtons un État d’un type nouveau, fondamentalement démocratique, qu’Engels considéra par la suite comme la préfiguration la plus aboutie de la « dictature du prolétariat ».

Les canons de la Nation

« À la veille de l’entrée des Prussiens dans Paris, le Comité central assura le transport à Montmartre, Belleville et La Villette, des canons et mitrailleuses traîtreusement abandonnés par les capitulards dans les quartiers que les Prussiens allaient occuper et leurs abords »1. C’est par cet épisode que Marx entame le deuxième chapitre de sa brochure rédigée au printemps 1871 et intitulée ultérieurement La Guerre civile en France. Dès le 28 février, le peuple de Paris, révulsé à l’idée que les canons qu’il avait financés lors du siège – non par le sacrifice du superflu, mais par une partie du nécessaire – ne tombe dans les mains des Prussiens, autorisés par les préliminaires de paix à parader dans l’Ouest parisien, avait en effet entrepris de mettre les pièces d’artillerie en lieu sûr. Autant dire dans les bastions rouges du Nord-Est de la capitale. Ce n’est certainement pas un hasard si, dans son journal, le général Vinoy note que c’est ce jour-là que « Belleville et Ménilmontant furent complètement abandonnés »2 par les troupes régulières.

Dès cette date, selon Jacques Rougerie, le Paris populaire était « en état d’insurrection larvée »3. Le 6 mars, le général monarchiste d’Aurelles de Paladines, que les patriotes avaient tant conspué pour son manque de résolution confinant à la trahison ouverte lors de la reprise d’Orléans en novembre 1870, avait beau avoir été nommé commandant en chef de la Garde nationale, cette dernière, dont le Comité central revendiquait l’élection de tous les chefs, ne lui obéit en rien. Quant au général Vinoy, il devint gouverneur de Paris, le 11, et fit, en guise de première décision, interdire plusieurs journaux rouges, dont Le Père Duchêne, et Le Cri du peuple. Singulière entrée en fonction ! Une dépêche du militaire bonapartiste, transmise le même jour aux maires d’arrondissement prouve qu’il avait pleinement conscience de l’état d’esprit des faubourgs, puisqu’il déclare aux élus de la capitale : « En présence de la décision prise par l’Assemblée nationale de siéger à Versailles, de la condamnation à mort de Blanqui et de Flourens, de la suppression de cinq des journaux qui poussent le plus à la révolte contre le gouvernement, je crois prudent de vous engager à prendre quelques précautions pour maintenir la tranquillité dans vos arrondissements »4.

Toujours selon Vinoy, le 2 mars, quatre canons avaient été « enlevés aux remparts du 1er secteur (Faubourg Saint-Antoine) »5. Des pillages de munitions ont lieu le 3 vers La Chapelle, puis le 13 à Belleville. Plusieurs tentatives de reprise des canons par les forces aux ordres de Thiers échouent au même moment. Le 8 mars, on tente le coup de main place Vendôme, mais en vain. Quelques jours plus tard, changement de stratégie, Versailles s’essaie à la négociation, avec Clemenceau dans le rôle du médiateur, mais le Comité central reste inflexible, tant il a fait décidément sien l’adage bien connu de Blanqui : « Qui a du fer a du pain ». Enfin, le 17, une nouvelle tentative de reprise manu militari des pièces échoue place des Vosges. Vingt-six ans après les faits, Arnold, l’un des membres les plus influents du Comité central, interrogé par La Revue Blanche, se souvient : « Ces canons enlevés aux Allemands et installés au haut de Montmartre, la Garde qui les veillait nuit et jour : tout cela était prétexte à manifestations des haines réactionnaires, dont Le Figaro était le distingué, mais acharné protagoniste. Chaque matin, il prêchait la violence et la guerre civile ; il répétait qu’il fallait enlever les canons de la butte, et au besoin sacrifier dix mille gardes nationaux, ces outranciers qui empêchaient la reprise des affaires »6. Comme le note Rougerie avec une pointe de malice, « dans cette atmosphère de tension suraiguë, la journée du 18 mars apparaîtrait presque comme une journée habituelle »7

Le matin du 18 mars

Les heures graves de ce jour sans pareil sont bien connues dans leurs grandes lignes, Jacques Rougerie remarque à juste titre qu’« on sait mal dans le détail comment se déroulèrent les évènements ». Il faut dire que nous ne disposons que de peu de sources directes sur le coup de force de Thiers et des « ruraux », si ce n’est les dépêches officielles de la mairie à la préfecture. De nombreux communards rescapés de la « Semaine sanglante » relatèrent bien cette journée historique, mais c’était généralement après coup et dans le cadre de procès intentés à leur encontre, raison pour laquelle ils eurent tendance à minimiser, dans ce type d’écrits, leur rôle respectif.

Sur l’ordre du tandem Thiers-Vinoy, vers 3h du matin en ce 18 mars, 4 000 hommes gravissent péniblement les pentes de Montmartre. Au dire de Jacques Rougerie, « côté ouest, la brigade Paturel, quatre bataillons, occupe le Moulin de la Galette ; côté est, la brigade du général Lecomte, avec le 88e régiment de marche, atteint l’église Saint-Pierre et la place du Tertre. Le sommet de la butte est conquis vers 7h30 ». Au petit matin, on placarde par ailleurs sur les murs de la capitale une affiche de Thiers proclamant que « des hommes malintentionnés, sous prétexte de résister aux Prussiens, qui ne sont plus dans [… se]s murs, se sont constitués les maîtres d’une partie de la ville, y ont élevé des retranchements, y montent la garde par ordre d’un comité occulte qui prétend commander à une partie de la Garde nationale ». La proclamation de Thiers se finit sur ces mots menaçants : « Que les bons citoyens se séparent des mauvais », qui sonnent à beaucoup d’oreilles comme une sinistre réédition de la formule célèbre de Louis-Napoléon Bonaparte, annonçant, le 2 décembre 1851 au matin, son 18 Brumaire : « Que les bons se rassurent et que les méchants tremblent »9

Si la mémoire officielle se focalise sur la butte de Montmartre, il convient de rappeler que des opérations similaires ont lieu à Belleville, aux Buttes-Chaumont et à la Villette. Ajoutons que des troupes aux ordres du pouvoir réactionnaire occupent la Cité, ainsi que la place de l’Hôtel-de-Ville et celle de la Bastille, afin notamment de contrôler, en cas de complication, le bouillonnant faubourg Saint-Antoine. Or, précisément, tout ne se déroule pas comme prévu. Le transfert bruyant des canons par la troupe réveille une population largement en armes que le Comité central de la Garde nationale et les militants de la mouvance révolutionnaire appellent depuis des jours à une vigilance de tous les instants. Dès 9h, le quartier de la Villette avait dû être abandonné car le XIe arrondissement s’était hérissé de barricades tout autour du Faubourg Saint-Antoine. Il en va globalement de même à Belleville.

À Montmartre, le retard pris par l’entreprise de Thiers – dont il s’agissait là de l’objectif n° 1 – est tout bonnement catastrophique. Le tocsin sonne au lever du soleil, les petites rues pentues sont vite noires de monde et la butte est définitivement reprise vers 10h30. C’est en tout cas à cette heure qu’est émise la dépêche suivante : « Très mauvaises nouvelles de Montmartre. Troupe n’a pas voulu agir. Les buttes, les pièces et les prisonniers repris ». Selon Jacques Rougerie, la brutale mobilisation populaire a fait mouche : « Les soldats du 88e se sont débandés, d’autres ont mis la crosse en l’air »10. Des scènes similaires de fraternisation ont lieu à Bastille, Place du Château-d’Eau et au Luxembourg. Aux alentours de midi, les troupes refluent vers l’École militaire et le Champ-de-Mars.

Là où tout bascule

Le matin du 18 mars, c’est donc le peuple parisien – gardes nationaux, ouvriers, artisans et commerçants, femmes et enfants – qui contrecarra le plan de Thiers et consorts. Les membres du Comité central étaient quant à eux restés pour la grande majorité d’entre eux dans l’expectative. Les ordres transmis aux bataillons dont nous avons connaissance sont pour le moins pusillanimes. Ainsi, pour ce qui est du Ve, le mémoire du rentier Nestor Rousseau, rédigé en prison après la « Semaine sanglante », est éloquent. Les ordres des membres locaux du Comité central, fraîchement élus, aux gardes nationaux sont les suivants : « Se tenir sur la défensive vu le mouvement de troupes. Ne pas attaquer. En cas d’attaque, barricader les petites rues auprès des grandes communications afin de les couper. En cas de lutte, ne pas rester en peloton, se mettre en tirailleurs le long des murs ». Dans les quartiers qui ne sont ni les théâtres du coup de force avorté ni des bastions de la nébuleuse socialiste, autant dire que l’on considère comme urgent… d’attendre ! Toujours selon Rousseau : « De 9h à midi, les nouvelles étaient tantôt bonnes, tantôt mauvaises. [… Puis,] vers 14h, un bon courant de nouvelles arriva : l’armée fraternisait partout »11.

En ces moments où l’histoire chancelle, comme toujours, c’est l’heure des caractères. La mairie du XIIIe arrondissement est prise par le blanquiste Duval, chef incontesté de la Garde nationale locale, et par ses hommes à 11h. À 13h, c’est au tour de celle du XIVe d’être investie par la Garde nationale, tout comme le Luxembourg. Au même moment, un conseil des ministres a lieu au quai d’Orsay. Thiers, fidèle à la ligne de conduite qu’il avait suggéré de suivre, en tant que ministre de l’Intérieur, dès 1834, lors de la première révolte ouvrière parisienne et que la reconquête de Vienne insurgée par le général Windisch-Grätz en octobre 1848 avait à ses yeux confirmée, propose de quitter la capitale pour mieux la reprendre. Jules Ferry, nommé préfet de la Seine et qui a su faire face au soulèvement populaire du 31 octobre 1870, s’y oppose, tout comme quelques ministres. C’est alors que, selon Jacques Rougerie, « deux ou trois bataillons parisiens viennent à passer tumultueusement sous les fenêtres du ministère et c’est l’affolement. Thiers prend une prudente fuite vers 16h »12 et gagne promptement Versailles où siège l’Assemblée des « ruraux ». L’ordre d’évacuation générale es lancé à 18h.

C’est seulement alors que la ville s’ébranle vraiment. On s’empare des casernes, de la préfecture de police et du quartier général de la Garde nationale. L’afflux de gardes nationaux vers le centre commence dans l’après-midi : ceux menés par Eudes arrivent du XIe arrondissement voisin, Duval et ses hommes fondent vers la Cité depuis le XIIIe et Varlin se hâte de les rejoindre depuis les Batignolles) On parade ensuite pacifiquement aux abords de l’Hôtel-de-Ville, ce qui n’a pas le don d’impressionner Ferry qui écrit peu après 20h qu’« avec 500 hommes, [… il est] certain de tenir indéfiniment », tant il est alors persuadé que « les barricades qui se font autour d’ici ne sont pas sérieuses »13. Abandonnés par Thiers et par les « amis de l’ordre » guère habitués à le défendre face à une population en arme, Vinoy et Ferry donnent finalement l’ordre d’évacuer le bâtiment en début de soirée. « Le Comité central de la Garde nationale s’y installe à minuit. Il n’avait joué dans la journée à peu près aucun rôle. Le voici maître inattendu de la capitale »14.

L’exécution des généraux

En mai 1871, alors que la « Semaine sanglante » battait son plein dans l’Est parisien, depuis Londres, Marx écrivait : « Du 18 mars à l'entrée des troupes de Versailles à Paris, la révolution prolétarienne resta si exempte des actes de violence qui abondent dans les révolutions, et bien plus encore dans les contre-révolutions des classes supérieures, que ses adversaires ne trouvent pas matière à exhaler leur indignation, si ce n'est l'exécution des généraux Lecomte et Clément Thomas, et l'affaire de la place Vendôme »15. Nous reviendrons plus loin sur les heurts survenus aux abords de la colonne bonapartiste. Pour ce qui est du premier événement, il convient de rappeler, avec Marx, que les révolutions sont autrement plus économes en violences que leurs pendants réactionnaires. Mais les faits sont les faits : le soulèvement populaire du 18 mars a débouché sur l’exécution sans jugement de deux généraux.

Lecomte avait été chargé par Thiers et son gouvernement de récupérer les canons que le peuple avait déplacés à Montmartre au moment de l’entrée des Prussiens dans Paris. Avec les hommes placés sous ses ordres, ils attendaient vainement les attelages destinés à l’enlèvement des pièces, lorsqu’ils furent cernés, au petit matin, par une foule refusant inconditionnellement ce désarmement illégal. Pris de panique, il donna l’ordre à ses hommes de tirer. Marx précise même que le général bonapartiste « avait, par quatre fois, ordonné au 81e régiment de ligne de faire feu sur des civils sans armes, place Pigalle, et, sur le refus de ses hommes, les avait furieusement insultés »16. Vers 10h, à l’appel du sergent Verdaguerre (qui fut fusillé quelques mois plus tard par les Versaillais pour ce haut fait), ces derniers mirent crosse en l’air, fraternisèrent avec les habitants, firent leur chef prisonnier et le menèrent sans ménagement au Château Rouge, rue de Clignancourt, en bas de la pente.

Placé sous bonne garde, Lecomte se voit vite contraint par le comité de la XVIIIe légion de la Garde nationale de signer l’ordre d’évacuation de Montmartre par les troupes régulières. Aux alentours de 16h-16h30, il est rejoint par le général Clément-Thomas qui, habillé en civil, repérait les plans des barricades de Montmartre avant d’être reconnu par la foule rue des Martyrs et arrêté. Non content d’avoir été un médiocre général de la Garde nationale pendant le siège, cet officier républicain avait participé en juin 1848 à la féroce répression de l’insurrection ouvrière, raison pour laquelle le Paris populaire le détestait tout particulièrement. C’est manifestement l’arrestation de cet ennemi honni pour ainsi dire personnellement par la population des faubourgs qui change la donne. Rapidement, les deux militaires sont conduits à un petit poste de garde de la rue des Rosiers (correspondant à l’actuelle rue Chevalier de la Barre, sur les pentes orientales de la Butte). Selon Jacques Rougerie, « vers 17h, c’est le drame : ils sont exécutés sommairement par un peloton confus de gardes nationaux et de lignards mêlés »17. Notons toutefois que les témoignages sur la composition du peloton sont contradictoires, et que leur majorité évoquent une exécution des généraux par leurs propres soldats. Louise Michel précise dans ses souvenirs que les officiers qui avaient été faits prisonniers avec les deux infortunés sont remis en liberté le soir même18.

On comprend aisément la colère d’une foule livrée à elle-même par la trop grande passivité du Comité central et de ses élus à l’endroit d’un galonné qui avait avec insistance ordonné à la troupe de tirer sur le peuple. L’exécution de Clément-Thomas relevait davantage d’un châtiment politique puisqu’on liquidait en sa personne un des bourreaux de Juin, dont l’activité réactionnaire en tout point depuis qu’il avait été nommé général de la Garde nationale le 1er novembre 1870 lui avait permis, selon Marx, de reconquérir « ses galons de juin 1848 comme ennemi personnel de la classe ouvrière de Paris »19. Par ces exécutions sommaires, le Paris populaire réglait à sa façon la note pour les crimes commis à son endroit le jour même, les mois écoulés et même près de 23 ans auparavant ! Clément-Thomas apprit à ses dépens que le peuple avait une bonne mémoire.

Notons pour finir sur ce point que dans son Histoire de la Commune de 1871, parue en 1876, Lissagaray signale qu’à l’annonce de l’arrestation du général Lecomte par ses propres hommes, le Comité de vigilance de Montmartre, dont étaient membres le blanquiste Ferré, ainsi que les internationaux Jaclard et Bergeret, émit un ordre au commandant de la Garde nationale chargé de la garde du général afin d’assurer sa protection en vue de sa mise en jugement. La missive arriva au siège du comité de la XVIIIe légion juste après le transfert des deux prisonniers rue des Rosiers20. Cette vicissitude de l’histoire n’épuisa pas les chances de survie des généraux, puisque Clemenceau, en tant que maire de l’arrondissement, s’efforça d’empêcher l’exécution des généraux, mais arrive trop tard rue des Rosiers21.

Le sens d’un soulèvement

Plutôt que de donner la parole au long cortège d’historiens qui ont étudié la Commune, il paraît intéressant, dans le cadre de cette étude, de se tourner vers les contemporains de l’insurrection du 18 mars. Nous disposons pour ce faire des témoignages collectés par la Revue blanche en 1897 auprès de plusieurs acteurs des événements, rescapé de ces mois tragiques et venus de tous les bords politiques. À la lecture de cette enquête, on ne peut que constater une forme de consensus, entre ennemis de la veille, sur le sens du soulèvement parisien.

Selon Henri Rochefort, député républicain avancé de Paris en février 1871 qui évolua vers le boulangisme, puis l’antidreyfusisme le plus antisémite à partir du milieu des années 1880, le mouvement communal né du 18 mars était « à la fois socialiste et patriotique ». Pour le journaliste devenu un des pires ennemis de la gauche, mais qui restait un ardent défenseur de la Commune, cette dernière constituait « une protestation contre la paix de Bordeaux, une protestation contre la majorité cléricale et réactionnaire qui nous déshonorait, une protestation contre les abus de pouvoir d’une assemblée qui, nommé pour traiter de la paix, s’était déclarée constituante, sans mandat »22. Quant à Henry Maret, un journaliste alors proche de Rochefort, mais qui resta, pour sa part, fidèle à la mouvance radicale-socialiste jusqu’à sa mort, il considère que le soulèvement fut causé « par le patriotisme le plus exaspéré, contre une lâche capitulation, et aussi par la nécessité de défendre la République contre les attentats préparés par l’assemblée de Versailles ». Selon le publiciste, « le peuple comprit qu’on voulait lui reprendre ses armées pour le ramener sous le joug »23. Dans sa volonté de réhabilitation de la Commune, la mouvance républicaine radicale trouve un soutien de poids, mais pour le moins paradoxal, en la personne de… Thiers qui a déclaré, fin 1871, devant la Commission d’enquête parlementaire sur le 18 mars que l’insurrection avait été « le résultat d’un patriotisme égaré »24. C’était bien pour la cause que la presse versaillaise dénonçait quotidiennement la Commune, pendant les deux mois qu’elle dura, comme un régime dominé par une horde d’étrangers apatrides. En haut lieu, hormis quelques monarchistes extatiques, on ne portait guère crédit à cette antienne.

Plusieurs membres de la Commune rescapés de la « Semaine sanglante » partage cette vision d’un soulèvement patriotique et républicain contre la défaite déshonorante et la menace à peine voilée d’une restauration imminente. Ainsi, Georges Arnold, dont on a déjà dit la qualité de l’analyse, répond à la question de la Revue blanche en déclarant que « le mouvement du 18 mars a été réellement une explosion de l’esprit révolutionnaire français, parisien surtout, patriote et profondément républicain ». Il ajoute immédiatement après que le soulèvement « a été singulièrement facilité par la Comité central de la Garde nationale qui, du 8 février au 15 mars, avait mobilité tout la partie valide et républicaine de Paris »25. Paul Antoine Brunel, un des trois généraux nommés par le Comité central devenu par la suite un des membres de la Commune, ne dit pas autre chose quand il affirme que l’insurrection « a été provoquée par un sentiment de patriotisme, d’abord, et par la volonté d’empêcher la forme monarchique de prendre possession du pays »26.

En 1897, certains observateurs insistent par ailleurs sur les rigueurs du siège et sur l’état psychologique et nerveux de la population parisienne. Pour le député de Paris Édouard Lockroy, plus tard membre influent du Parti radical, « la Commune fut faite des désespérances, des déceptions et des colères du siège. Si, plus tard, des revendications sociales s’y mêlèrent, ce fut accessoirement et, pour ainsi dire, par déviation ». Toujours dans la même étude, Théodore Duret, un riche collectionneur, ami de Courbet, qui fut adjoint au maire du IXe arrondissement pendant le siège, confirme la thèse de Lockroy. Selon lui, « la Commune, comme prise d’armes du peuple, a sa cause immédiate dans l’état d’esprit particulier qui a suivi le siège de Paris. Machiavel a remarqué que presque tous les grands sièges se terminent par des séditions »27. Le parallèle proposé par Duret n’est pas sans fondement et, en plus de la dimension patriotique et républicaine, il est assuré que le siège, au moins tout autant que la défaite, a eu un impact décisif sur le moral des Parisiennes et des Parisiens.

Le dernier faisceau de causes est certainement à chercher, au moins en partie, du côté de Versailles. Car enfin, la révolution parisienne n’aurait jamais explosé si Thiers n’avait pas décidé la reprise des canons et si, quelques heures plus tard, il n’avait pas choisi d’abandonner la capitale à des insurgés qui n’avaient alors pas, dans leur majorité, conscience d’en être ! Comme le souligne Henry Maret dans son témoignage pour la Revue blanche, « il n’y a eu aucune préparation à l’insurrection du 18 mars ». Et le journaliste de rajouter malicieusement : « S’il est permis d’appeler insurrection la prise d’un pouvoir abandonné ». Les deux changements d’état que connut le peuple parisien en moins d’une journée – de la sédition larvée au soulèvement, puis du soulèvement à la prise des pouvoirs publics – furent largement le fait de la stratégie, par ailleurs hésitante, du gouvernement réactionnaire. Pour l’ancien communard et futur fondateur de la SFIO Jean Allemane : « Le 18 mars 1871 fut une journée voulue, préparée par M. Thiers et ses complices, décidés à en finir avec la Garde nationale populaire (les ouvriers armés), comme leurs congénères du gouvernement provisoire de 1848 en avaient fini avec les travailleurs des ateliers nationaux »28 lors de l’insurrection de Juin. La contre-révolution préventive aurait donc ouvert la voie à la révolution qui se cherchait ? Contrairement à Allemane, tournés vers les héritières de la Commune et non ses devancières, nous pouvons citer la Révolution d’Octobre qui, plus que la prise du pouvoir par le Parti bolchévique, fut avant tout un soulèvement du Soviet de Petrograd contre le pouvoir de Kerenski qui avait laissé mûrir le putsch de Kornilov et qui entendait lui aussi en finir, à sa façon, avec les conseils d’ouvriers et des soldats. Plus près de nous, on peut également mentionner la Révolution espagnole de juillet 1936 qui explosa en réaction face au coup d’État militaire qui visait précisément à la détruire dans l’œuf. 1917, 1936 : il est incontestablement des héritiers plus infamants !

Que faire du pouvoir ?

Révolution ? Insurrection ? On peine à qualifier cette journée sans pareille. Selon Jean-Marie Mayeur, « ce n’est pas la Révolution, c’est le vide du pouvoir »29. Jacques Rougerie a pour sa part raison de prendre du recul et de juger l’événement à l’aulne de ce qu’il a rendu possible. Pour l’historien de la Commune, « Paris, du 19 au 26 mars, vit une étrange semaine, où il fit […] une révolution. Du mouvement du 18 mars qui n’avait même pas été une insurrection, c’est une révolution sociale qui naît, mais obscurément, contradictoirement »30. C’est cette lente prise de conscience des acteurs de ces événements du sens même de leurs actes que nous voudrions maintenant analyser.

Le sort réservé aux équipes municipales élues en novembre 1870, alors que le siège battait son plein, dénote la diversité des positions des révolutionnaires et du Comité central quant aux relations à établir avec les anciens pouvoirs constitués. Des comités insurrectionnels contrôlent rapidement les mairies de la Villette, de Belleville, ainsi que des XIIIe, XIVe et XVe arrondissements. La prise de celles du IXe, du VIe et du VIIe a lieu entre le 20 et le 24 mars, tandis que persistent des municipalités d’ordre dans les Ier, IIe et XVIe. On remplace par ailleurs des maires ayant quitté leur poste dans les IVe, Ve, Xe et XIIe arrondissements les 23 et 24. Enfin si des équipes républicaines avancées se maintiennent dans le IIIe et le XIe, on assiste à la démission forcée de Clemenceau le 22 dans le XVIIIe, ainsi que de l’équipe du XVIIe dont faisait pourtant partie l’international Benoît Malon. Jacques Rougerie, à qui l’on doit cette synthèse, conclut l’exercice en lançant : « C’est dire la confusion qui régnait »31.

Dès le 19, alors que le Journal officiel des insurgés affirme que « le nouveau gouvernement de la République vient de prendre possession de tous les ministères et de toutes les administrations », le Comité central de la Garde nationale rappelle qu’il n’est en rien un gouvernement de rechange et qu’il entend « rester exactement dans la limite expresse du mandat qui lui a été confié ». Une petite minorité de républicains socialistes convaincus, liés au Comité des Vingt arrondissements, à l’Internationale et/ou aux blanquistes, n’est pas parvenu à convaincre une majorité autrement plus circonspecte. Cette dernière considère avant toute chose le Comité central comme un organe de défense communale et de défense républicaine, ce qui est chose faite puisque Paris a conservé ses canons et que le gouvernement traître s’est enfui. Reste à garantir les droits de Paris, ce qui signifie la rapide tenue d’élections pour désigner une Commune. Mais, selon Jacques Rougerie, dans un souci de légalité et surtout d’unanimité, le Comité central « parlemente avec les maires et les députés républicains de la capitale, qu’il persiste à considérer, parce que républicains, parce qu’élus de Paris, comme des pouvoirs légitimes »32.

Lors de la séance du Comité central, à plusieurs délégués exhortant la Garde nationale à « marcher sur Versailles » et « disperser l’Assemblée », Moreau lance : « Nous n’avons mandat que d’assurer les droits de Paris ». C’est également lui qui propose d’organiser des élections « dans le plus bref délai »33. Un arrêté en ce sens est largement adopté malgré la protestation de Duval. On débat ensuite sur le sort à réserver aux maires, députés et bataillons qui se regroupent à la mairie du IIIe. Après des diatribes parfois belliqueuses, on se résout à missionner une délégation du Comité auprès des ténors de cette réunion animée par Clemenceau, Millière, Malon et Tolain, les maires radicaux Bonvalet et Mottu et les adjoints Jaclard et Melliet. Lors de cette entrevue, Clemenceau supplie le Comité central de reconnaître l’Assemblée afin de garantir les droits de Paris. La délégation du Comité répond que ce dernier a pour mandat explicite de lutter pour la liberté et la République malmenés par les « ruraux ». Millière prophétise la réédition de « quelques fatales journées de Juin » 1848 si le Comité persiste, et l’appelle à la modération. Après que Clemenceau a invité de nouveau les chefs de la Garde nationale à se contenter de « demander à l’Assemblée un conseil municipal », Varlin rappelle les nombreuses autres revendications, notamment sociales, du peuple de Paris. Malon déclare ensuite que « l’Assemblée ne voudra rien accorder » et invite le Comité à se rallier aux conciliateurs afin « d’obtenir une satisfaction partielle » de ces revendications avec lesquelles il se dit par ailleurs en plein accord. Il ajoute : « Il est temps encore de trouver une politique pacifique et acceptable ». On aboutit laborieusement à un accord débouchant sur une proclamation où Paris demande instamment à l’Assemblée l’élection des représentants de la Garde nationale et l’établissement d’un conseil municipal élu au suffrage universel34.

Étrange semaine...

Le 20 mars, on assiste au ressaisissement du Comité central, notamment sur intervention des Vingt arrondissements et des blanquistes. Il décide de se maintenir à l’Hôtel de ville – en contravention de sa promesse faite la veille aux maires conciliateurs – et appelle les Parisiens à voter « pour des républicains socialistes connus, dévoués, intelligents, probes et courageux ». Le même jour, l’Assemblée fait mine de discuter les projets de conciliateurs sur l’élection d’un conseil municipal, sur la désignation des chefs de la Garde nationale et sur la question des échéances commerciales. Mais, dès le lendemain, la délégation des maires est insultée à Versailles. Favre parle même d’un « opprobre infligé à la civilisation ». Au même moment, une manifestation des amis de l’Ordre a lieu dans l’Ouest parisien.

Le 22 mars, une nouvelle manifestation des amis de l’Ordre, plus menaçante que celle de la veille, est réprimée place Vendôme. On dénombre une trentaine de victimes. Les digues entre le Paris insurgé et le gouvernement sont en train de rompre les unes après les autres. Il convient dès lors aux révolutionnaire de choisir leur camp. C’est chose faite le jour même pour le Comité des Vingt arrondissements qui choisit de se rallier au Comité central, malgré ses atermoiements, vu la fin de non-recevoir que lui a adressée l’Assemblée. Le ralliement des internationaux a lieu le lendemain. Pour autant, c’est en ces jours incertains que le Comité central se résout à une nouvel ajournement des élections, cette fois au 26. Pour sa majorité, il convient de différer une dernière fois le scrutin communal, qui mènerait immanquablement à la rupture avec les « ruraux » de Versailles, afin de ménager la possibilité, même infinitésimale, d’un accord conclu à la dernière minute avec Thiers. Le 23 mars, le Comité central reçoit par ailleurs plusieurs délégations de province. Au même moment en effet sont proclamées, dans le sillage de l’insurrection parisienne, les communes de Marseille et de Lyon, puis de Narbonne et de Saint-Étienne (le 24), de Toulouse (le 25) et de la citadelle ouvrière du Creusot (le 26).

C’est le 24 mars que l’Assemblée reporte sine die toute discussion sur les élections parisiennes. Courroucé, le Comité central raidit ses positions : les blanquistes Eudes et Duval, en compagnie du jacobin Brunel sont nommés délégués à la Guerre et ils déclarent : « Le temps n’est plus au parlementarisme : il faut agir, et punir sévèrement les ennemis de la République. Tout ce qui n’est pas avec nous est contre nous ». Mais, au dire de Jacques Rougerie, « une fois de plus, la Révolution trébuche ». En effet, Brunel et Protot (pourtant un autre blanquiste), au lieu de déloger les maires des Ier et IIe arrondissements de leur bastion conservateur comme ils en avaient reçu mandat, entrent en négociation avec eux et « cèdent, au nom du Comité central, sur tous les points ou à peu près »35 . Les gardes nationaux populaires et ceux partisans de « l’ordre » fraternisent, alors qu’ils avaient été à deux doigts d’en venir aux mains, et donc aux armes. Mais le Comité central désavoue le nouveau report des élections au 30 mars, arraché par les maires conservateurs aux délégués à la Guerre.

Le 25 mars, au pied du mur, le Comité central, les députés démissionnaires de Paris et les maires confirment la date des élections au lendemain. Selon Jacques Rougerie, « le Comité central, dans sa grande majorité, sauf quelques hommes décidés, ne voulait pas de “révolution”, au sens exprès du terme, et, au bout du compte, les élections du 26 vont s’accomplir dans une quasi-légalité ». Mains pointe indubitablement, à l’issue de cette folle semaine, « l’exigence d’infiniment davantage »36 : le gouvernement du peuple par le peuple, c’est-à-dire « la Sociale ». Autrement dit « la Commune ».

Les élections du 26 mars

Le 26 mars, 229 167 Parisiens se rendent aux urnes pour 484 569 inscrits (soit un taux d’abstention de 52,7 %). Environ 40 000 voix se sont prononcées contre la Commune, essentiellement dans l’Ouest de la capitale. Sur les 92 élus (en fait 85 en raison des élections multiples et de la désignation triomphale de Blanqui qui a été arrêté en province la veille du soulèvement parisien), on en dénombre quinze issus de cette sensibilité. Ils refuseront de siéger à la Commune. De 70, les élus résolus à siéger passent à 66 après la démission des élus radicaux, au début du mois suivant, puis à 64 après la mort héroïque de Flourens et de Duval, fusillés le 4 avril par les Versaillais, suite à l’échec de la trop tardive sortie en masse de la Garde nationale parisienne.

De l’aveu de Jacques Rougerie, « le pourcentage des abstentions est énorme »37 et indiquerait en creux un déficit de soutien populaire à la Commune naissante. L’importance de l’abstention est pourtant à relativiser. Le taux de participation est finalement plutôt satisfaisant, si l’on tient compte des consignes d’abstention données par les Versaillais. La participation lors du scrutin communal doit en effet être comparée à celle des législatives du 8 février, lors desquelles 300 000 Parisiens s’étaient déplacés aux urnes. Robert Thombs a pour sa part discuté l’analyse de Jacques Rougerie sur les 230 000 voix obtenues par les hommes de la future Commune. C’est un score similaire aux résultats triomphants arrachés par l’opposition républicaine aux élections législatives de 1869. Pour l’historien américain, « cela indique un large soutien républicain pour une certaine forme de gouvernement autonome de Paris »38.

On peut par ailleurs arguer de la croissance considérable du nombre de suffrages se portant, le 26 mars, sur les candidats de la gauche révolutionnaire. Si ces derniers ne s’appuyaient que sur le soutien d’environ 6 000 électeurs fidèles à la fin de l’Empire, ils recueillent 60 000 voix lors du plébiscite du printemps 1870 et lors des élections législatives du 8 février 1871. C’est un premier saut quantitatif. Le scrutin communal constitue le second. Comme le note Thombs, « en raison de développements extraordinaires depuis l’armistice et de leur position comme défenseurs les plus résolus de la République et de Paris »39, ils rassemblent sur leurs noms plus de 190 000 voix – ce qui correspond rien de moins qu’à un triplement de leur audience en moins de deux mois.

Enfin, malgré la faible participation, on ne peut pas ne pas remarquer que seules 40 000 voix se sont portées sur des républicains non-communards. Elles auraient été certes plus nombreuses sans la fuite d’un certain nombre de Parisiens qui avaient quitté la capitale depuis la levée du blocus par les Prussiens, et dont on estime le nombre entre 60 et 80 000. Il n’en reste pas moins que l’échec des maires d’arrondissement est patent au soir du 26 mars. On oublie souvent que Clemenceau est par exemple largement battu dans le XVIIIe arrondissement, puisqu’il n’obtient que 752 voix misérables sur un total de 17 443 votants40 ! Le choix des élus du « parti des maires » de ne pas siéger au sein de l’instance élue démocratiquement par le peuple de Paris est un aveu de défaite dont les conséquences seront décisives. Toujours selon Thombs, en raison des défections successives des « conciliateurs », puis des républicains radicaux, « le groupe solide de 66 membres de la Commune qui prit le pouvoir le 29 mars constituait sans équivoque un organisme révolutionnaire »41.

Outre les maires dont on vient de voir le cuisant échec, deux forces organisées tentent de s’imposer lors du scrutin : le Comité central de la Garde républicaine qui appelle les Parisiens à se prononcer pour « des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant une sens droit et une honnêteté reconnue » et le Comité des Vingt arrondissements. Selon Jean-Marie Mayeur, ce dernier « est le seul à mener véritablement campagne [et] à disposer d’un appareil ». Rejetée dans l’ombre depuis un bon mois par le brusque essor du Comité central, la mouvance socialiste révolutionnaire publie un texte-manifeste rédigé probablement par Pierre Denis, ami de Jules Vallès. Jacques Rougerie n’est pas tendre avec cet appel qu’il rapproche du manifeste communaliste d’octobre 1870 et qui noie à ses yeux « les vraies revendications de Paris dans une logomachie proudhonienne à décourager l’électeur »… Toujours selon Mayeur, les révolutionnaires des Vingt arrondissements ne parviennent pas à s’imposer, puisqu’il n’obtiennent pas la majorité des sièges42.

C’est aller un peu vite en besogne. Sur les 66 élus siégeant début avril à la Commune, Jacques Rougerie dénombre par exemple 14 membres du Comité central de la Garde nationale, 9 blanquistes énergiques quoique privés de leur leader, 17 internationaux et 11 autres socialistes ouvriers, ainsi que quatre « “vieilles barbes” jacobines »43. Les appartenances de plusieurs élus peu connus sont souvent difficiles à établir précisément. Les limites entre les groupes sont par ailleurs floues dans cette période qu’il faut bien qualifier d’aube du mouvement ouvrier organisé. On peut ainsi être blanquiste –  voire jacobin – et membre de l’AIT (c’est respectivement le cas de Duval et de Pottier, ainsi que de Bergeret). Comme le note par ailleurs Michèle Audin dans son ouvrage sur Varlin, les élus « non-encartés » sont tous des républicains avancés44. Voir dans la composition de la Commune une défaite du socialisme naissant est au mieux exagéré – si ce n’est anachronique –, et au pire mensonger.

e texte est la version enrichie de l'article de notre camarade Jean-François Claudon, paru dans le numéro 283 (mars 2021) de Démocratie&Socialisme, la revue mensuelle de la Gauche démocratique et sociale (GDS)

1.Karl Marx, La Guerre civile en France, Éditions sociales, Classiques du marxisme, 1975, p. 52.

2.Cité dans Jacques Rougerie, Paris libre. 1871, 1971, Seuil, coll. Politique n° 44, p. 101.

3.Jacques Rougerie, Paris insurgé. La Commune de 1871, Découverte Gallimard, 2006 [1èreéd. 1995], p. 21.

4.Cité dans Charles Yriarte, Les Prussiens à Paris et le 18 mars, Plon, 1871, p. 160 (consultable sur www.gallica.bnf.fr).

5.Cité dans Jacques Rougerie, 1971, p. 101.

6.Témoignage de Georges Arnold dans 1871. Enquête sur la Commune de Paris (publiée dans La Revue blanche en 1897), Jean Baronnet (éd.), Éditions de l’Amateur, 2011, p. 92-93.

7.Jacques Rougerie, 1971, p. 101.

8.Ibid., p. 103.

9.Voir Jacques Rougerie, 2006 , p. 23-24.

10.Jacques Rougerie, 1971, p. 103 et 2006 , p. 24.

11.Voir le témoignage de Nestor Rousseau, publié dans Jean Bruhat, « Au temps de la Commune, un petit bourgeois patriote et républicaine : Nestor Rousseau », www.commune1871.org.

12.Jacques Rougerie, 2006, p. 29.

13.Jacques Rougerie, 1971, p. 106.

14.Jacques Rougerie, 2006, p. 29.

15.Karl Marx, 1975, p. 54.

16.Ibid.

17.Jacques Rougerie, 2006, p. 25.

18.Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Lecomte_(général) et Louis Michel, La Commune. Histoire et souvenirs, Stock, 1978 [1èreéd. 1898] (p. 185 de la version en ligne consultable sur le site www.classiques.uqac.ca).

19.Karl Marx, 1975, p. 55.

20.Propser-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de Paris de 1871, Dentu, 1896 [1èreéd. 1876 chez Henri Kistemaeckers, Bruxelles], p. 106 (consultable sur www.gallica.bnf.fr).

21.Voir John Sutton, « Clemenceau et la Commune », www.commune1871.org.

22.Témoignage d’Henri Rochefort dans 1871. Enquête sur la Commune de Paris, op. cit., p. 29-30.

23.Témoignage d’Henry Maret, ibid., p. 37-38.

24.Cité par Édouard Lockroy, ibid., p. 43.

25.Témoignage de Georges Arnold, ibid., p. 93-94.

26.Témoignage de Paul Antoine Bunel, ibid., p. 112.

27.Témoignage d’Édouard Lockroy, ibid., p. 46 et de Théodore Duret, ibid., p. 56.

28.Témoignage d’Henry Maret, ibid., p. 37 et de Jean Allemane, ibid., p. 53.

29.Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la IIIeRépublique. 1870-1940, Point Seuil, 1984, p. 28.

30.Jacques Rougerie, 1971, p. 109-110.

31.Ibid., p. 110.

32.Ibid., p. 111-112.

33.Ibid., p. 112-113.

34.Pour cette entrevue décisive, voir ibid., p. 116-118.

35.Ibid., p. 131-132.

36.Ibid., p. 134.

37.Ibid., p. 145.

38.Robert Thombs, Paris, bivouac des révolutions. La Commune de 1871, Libertalia, 2016, p. 130.

39.Ibid., p.  131.

40.Selon Michel Winock, Clemenceau, Perrin, 2007 (cité dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau).

41.Robert Thombs, 2016, p. 131.

42.Jean-Marie Mayeur, 1984, p. 28-29 et Jacques Rougerie, 1971, p. 139.

43.Nous reprenons là les chiffres de Jacques Rougerie (ibid., p. 146).

44.Michèle Audin, Eugène Varlin, ouvrier relieur (1839-1871), Libertalia, 2019.

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