Réforme Macron-Borne-Dussopt : unité pour le retrait
Le gouvernement veut donc reculer l’âge de départ à la retraite en le faisant passer de 62 à 64 ans (63 ans et trois mois en 2027), mesure couplée à une augmentation de la durée de cotisation. C’est un projet brutal qui s’appliquera dès la génération née en 1961. Macron sur la ligne de Ciotti ? Rien d’étonnant à cela, puisqu’il s’agit surtout et avant tout de financer les diverses aides et les différents cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.
Mensonges et hypocrisie
Le COR (1) déclare que le système des retraites n’est pas en danger mais Macron-Borne-Dussopt justifient cette contre-réforme par la prétendue nécessité de le sauver… ils mentent !
Leur objectif ? 20 milliards d’euros d’économies par an d’ici 2030, afin de (sous-)financer l’école, la santé, la dépendance… sans augmenter les impôts des riches et des grandes entreprises. En France, les 500 plus grandes fortunes sont passées en dix ans de 200 milliards d’euros en cumulé à un total ahurissant de 1 000 milliards ! Et 80 milliards ont été versés aux actionnaires des 40 plus grandes entreprises françaises en 2022. Un record !
Face à l’exaspération qui monte dans tout le pays sur les hausses des prix de l’énergie, Macron lui-même dit qu’il en a assez de ceux qui font des « profits excessifs » sur « la base de la crise ». Hypocrisie, car il refuse toute taxation de ces superprofits !
Régression et injustice
Les ouvriers et employés subiront de plein fouet ces choix. Beaucoup d’entre eux connaissent déjà des situations de chômage et de précarité entre le début de carrière et le départ à la retraite. Une hausse de l’âge de départ à la retraite frappera durement celles et ceux qui ont commencé à travailler avant 23 ans, en particulier les ouvriers dont les patrons se débarrassent souvent dès 58 ans.
Si les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes (2), leurs pensions de droit direct sont, elles, inférieures de 40 % à celles des hommes. Ces inégalités de pensions entre les sexes sont dues aux inégalités de salaires, mais aussi au fait que les femmes interrompent leur carrière pour prendre en charge les enfants, du fait de l’insuffisance des modes d’accueil mais aussi de l’assignation sociale qui leur est faite. Il leur est déjà difficile d’atteindre la durée de carrière exigée, cela ne fera que s’aggraver.
Des jeunes peineront davantage à entrer sur le marché du travail en raison du maintien dans l’emploi d’une partie des seniors ; des salariés plus « aisés » seront tentés par les sirènes de la capitalisation aux dépens d’un système par répartition complémentent perverti ; des ouvriers pénalisés davantage que le reste du salariat ; des cadres exclus des discussions sur la pénibilité, de même que les profs qui travailleront devant 35 élèves jusqu’à 64, voire 67 ans… Il n’y a décidément que Borne qui voit dans « sa » réforme « un projet porteur de progrès social ».
Unité syndicale et unité de la gauche pour faire reculer Macron
Les syndicats de salariés sont unanimes à refuser un recul de l’âge de la retraite. Lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle, le 19 janvier dernier, plus de deux millions de personnes ont battu le pavé. Des cortèges syndicaux aux métiers moins habitués à descendre dans la rue : maçons, peintres, assistantes maternelles… l’opposition est massive et déterminée.
EELV, la France insoumise, le PCF et le PS déclarent ensemble lancer « une campagne de la Nupes » pour obtenir « le retrait de cette réforme ».
Assemblées générales, manifestations, grèves : jetons nos forces dans la bataille ! Nous pouvons gagner, nous devons battre Macron.