De février à juin 2007, il n'a pas quitté sa bécane. De Paris à Nantes, il a filé tranquille dans les profondeurs de notre pays qui se prenait un gros shoot électoral, aiguille médiatique perfusant sa veine politique. Il s'est arrêté là où les journalistes ne prennent pas le temps habituellement de poser leurs caméras, d'égarer leurs oreilles. La temporalité du livre est reposante. On y suit le journaliste à vélo, partageant ses conversations avec ceux qu'il croise, captant leur ressenti de la campagne, échangeant, simplement. Un bouquin sans prétention, un peu plus de deux cents pages qui se boivent comme du petit laid. Au fil des mots on l'imagine sous la pluie, roulant le kway collé au corps, puis se réfugiant dans un rade pour écouter les murmures du zinc et nourir les débats de comptoir. Il s'est arrêté au Puy-en-Velay juste avant le second tour.

Extraits :

"A bientôt minuit, ce dimanche 6 mai 2007, dans les rues de la cité mariale du Puy en Velay, une dizaine de jeunes chantent la Varsovienne (...). En tête Julien Guérin, 25 ans , ancien dirigeant du Mouvement des Jeunes socialistes de la Haute-Loire, professeur d'Histoire dans la région parisienne et auteur d'une biographie de Solon Reynaud qui a orchestré la Terreur dans le département en 1793. Il est suivi de Thibault Thelleire, l'actuel président départemental du mouvement (...).

A l'annonce de la défaite, Julien Guérin le vétéran a exhorté ses camarades a poursuivre la lutte. Julien (...) a emprunté une citation à Karl Liebknecht: la jeunesse est la flamme de la révolution".

RC, JG

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