GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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La majorité de droite a adopté le projet de Mécanisme Européen de Stabilité (MES)

Le 21 février, la majorité de droite de l’Assemblée nationale a adopté le projet de Mécanisme Européen de Stabilité Financière.

250 députés UMP ont voté pour, ainsi que 11 députés du Nouveau Centre.

16 députés socialistes (dont Henri Emmanuelli, Julien Dray, Olivier Dussopt, Régis Juanico, Pascal Terrasse) ont voté contre, ainsi que 3 députés Europe Ecologie Vert et 18 députés du Front de Gauche.

Une cinquantaine de députés socialistes n’ont pas pris part au vote.

130 députés socialistes, radicaux de gauche et divers gauche se sont abstenus.

Nous avions appelé les parlementaires socialistes à se prononcer contre ce projet pour trois raisons

D’abord parce que nous considérons que le MES est un Mécanisme exclusivement au profit des banques et de la Finance. Les aides qu’il accordera seront des aides aux banques, aux assurances, aux fonds spéculatifs, créanciers des dettes publiques européennes. Ces aides seront conditionnées aux mêmes plans de destruction sociale que ceux qui frappent aujourd’hui les peuples grecs, irlandais et portugais.

Ensuite parce que le MES est indissociable du traité européen dit « traité Merkozy », le Traité sur la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) qui veut instaurer des « règles d’or » dans tous les pays de la zone euro.

Enfin, parce que nous estimions qu’un vote « contre », unanime, de l’opposition de gauche à l’Assemblée Nationale aurait créé un rapport de forces plus favorable à la renégociation du « traité Merkozy », voulue par François Hollande.

Nous saluons donc chaleureusement le vote « contre » des 16 députés socialistes.

La majorité des députés socialistes se sont abstenus

Cette abstention n’a pas été la condition qui a permis à Sarkozy d’obtenir la majorité pour son projet. La droite est largement majoritaire à l’Assemblée nationale et n’a nul besoin, comme à Versailles en février 2008 où il lui fallait une majorité des 3/5ème des suffrages exprimés, d’une abstention des socialistes pour faire voter son projet.

Nous ne mettons donc pas l’abstention de la majorité des députés socialistes sur le même plan que le vote « pour ». Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter les critiques à l’emporte-pièce de la droite. Nous partageons le point du vue que Régis Juanico, l’un des députés socialistes qui a voté contre le MES lorsqu’il affirme : « Qu’on s’abstienne ou qu’on vote contre, ce sont deux positions qui plaident pour la renégociation du traité ». Aucun député socialise, en effet, n’a voté « pour » le MES et n’a accepté de cautionner la « règle d’or » contenue dans le Traité Merkozy.

La possibilité de renégocier ce traité reste donc ouverte. Elle devra s’appuyer sur la mobilisation la plus large possible et, avant tout, sur la victoire de François Hollande le 6 mai prochain.

Jean-Jacques Chavigné

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