GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur À Gauche

La gauche est forte dans notre pays, elle peut gagner la présidentielle 2017

Le 29 janvier : un vote historique. La gauche socialiste l'a emporté contre l'aile droite du parti socialiste qui a conduit le quinquennat à la faillite. Ça change la donne.

Avec le réseau de la revue de la gauche socialiste D&S, je n'ai cessé de dire depuis 15 mois, qu'il fallait des grandes primaires de toute la gauche, car c'était le meilleur moyen de nous sauver du quinquennat, de nous unifier et de gagner le 23 avril et le 7 mai 2017.

On me répondait que ce serait se mettre sous les fourches caudines de Hollande, et je rétorquais inlassablement que s'il se présentait il serait "perdu et perdant", et que "si Valls y allait à sa place, il serait battu".

J'ajoutais tout aussi inlassablement qu'il fallait une plateforme commune de toute la gauche et construire une candidature commune de toute la gauche.

Ça a pris des chemins détournés, mais on vient de faire un immense pas pour y arriver quand même. Le vote de ce dimanche 29 janvier est historique.

La gauche socialiste vient de l'emporter nettement sur l'appareil dirigeant qui a subi et conduit depuis cinq ans la politique désastreuse du quinquennat. Ça fait 24 ans que j'attendais cela.

C'est le fruit de la conscience, de la résistance, de la volonté des militants, de la base sociale, des syndicalistes, des associatifs, de toutes celles et ceux qui n'ont pas supporté la trahison, les mensonges, la politique du trio Hollande-Valls-Macron.

Pendant cinq ans ils n'ont pas voulu entendre nos résistances à l'ANI et à la loi Sapin, nos refus du rapport Gallois puis du CICE, notre refus de la loi Ayrault portant l'âge de la retraite à 63 ans, notre opposition à cette incroyable loi libérale destructrice qui s'est appelée "loi Macron", ni enfin notre mobilisation massive, profonde, majoritaire et durable contre la scélérate loi El Khomri ! Ils nous ont tout fait, depuis le travail le dimanche, la casse de la médecine du travail, des prud'hommes, de l'inspection et du code du travail ! Convertis au libéralisme, à la politique de l'offre, ils ont donné 41 milliards au Medef qui a fait 1,3 million de chômeurs de plus et ils n'ont cessé de l'aider en facilitant les licenciements.

Alors que la gauche avait tout en 2012, il y a à peine 5 ans, 20 régions sur 22, 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, le Sénat (pour la première fois depuis 200 ans !), l'Assemblée, la présidence, ils nous ont fait tout perdre en cinq élections à cause de leur politique anti sociale. Brutalement ils ont fait le contraire de ce pour quoi ils étaient élus.

Mais ils n'ont pas créé d'appétence pour la droite, celle ci gagnait en pourcentage sans gagner en voix. La gauche résistait en s'abstenant, la majorité de la France restait de gauche.

On le leur disait, mais ils faisaient semblant soit d'annoncer la mort de la gauche soit de prétendre qu'elle était divisée en deux gauches irréconciliables. Ça les servait de diviser.

Mais à la base, ça provoquait de la colère, de l'amertume, mais sans écraser les puissantes aspirations de gauche.

Les éditorialistes n'en reviennent pas, ne comprennent pas, mais ce sont ces puissantes aspirations qui viennent de profiter des primaires citoyennes pour se faire entendre.

Tout a été fait pour les saboter, trier et écarter les candidats, susciter des figurants en échange de leur ralliement. Il fallait voir Valls se lancer le 4 décembre dans une mise en scène relayée par tous les médias, qui lui pronostiquaient la victoire! Moi je disais imperturbablement: "il va perdre" et il a perdu très nettement comme prévu.

Notre salariat est de gauche, au moins à 70 %. Notre salariat a fait une remarquable mobilisation tout le long de l'année 2016 contre la loi El Khomri. Le 29 janvier ça a été la revanche du 49.3, l'occasion de dire aux tenants du quinquennat sortant, combien ils nous avaient trahi, humilié, et combien nous étions révoltés.

Hollande et Valls battus, il reste Macron et il va "faire pschiiiitt" pour les mêmes raisons. Il est co-responsable, gourou inspirateur du quinquennat sortant, l'échec de Hollande est son échec, il n'a rien d'autre à proposer que de le continuer en l'aggravant. Il n'a ni programme, ni parti ni base sociale : les droitiers du PS qui se dirigent vers lui feraient mieux de réfléchir, car ils vont tout perdre, y compris leur cher siège qu'ils veulent sauver. Ils devraient se souvenir de Lecanuet, Barre, Tapie, Bayrou, le centre ça ne marche jamais. Ça ne marchera pas plus en 2017. Le prédicateur creux Macron, va vite faire exploser ses limites.

Il n'y a qu'une seule bataille qui vaille, elle est entre droite et gauche, deux camps qui sont l'expression politique déformée des deux classes sociales fondamentales de notre société, le salariat et l'actionnariat. Il n'existe quasiment pas vraiment de classe moyenne en France: le salariat c'est 93 % des actifs, et 98 % des salariés gagnent moins de 3200 euros. Les indépendants tant vantés sont réduits à 7 %. Le salariat est très nombreux, compacté, il produit toutes les richesses, il est plus homogène et plus fort qu'il ne le croit lui-même. Mais il cherche sa voie. Une grande partie de notre salariat est très politique, politisée, active: cela vient de se confirmer les 22 et 29 janvier en donnant la victoire à la personne qui est passée à travers les filtres, Benoit Hamon.

Non, le PS n'était pas encore "mort" et non ce n'était pas "un congrès du PS" du tout, ces primaires, comme ironisaient certains: il ne reste plus que 30.000 socialistes encartés, il y a eu 2,1 millions de votants et Hamon en a obtenu plus d'un million. C'est le cœur de la gauche qui a voté massivement en dépit de toute la propagande pour les en dissuader. Le salariat ne se résigne pas à perdre pour Fillon et Le Pen.

L'espoir est revenu.

La gauche est de retour.

Plus rien n'est écrit pour les 23 avril et 7 mai.

Plus rien n'est joué : ce n'est plus le même PS qui est à la barre. Ça se passe un peu comme dans le Labour party où Jérémy Corbyn a gagné deux fois, et où ils sont passés de 100 000 adhérents à 650 000 adhérents… écartant les "blairistes", comme nous avons écarté les Hollando-Vallsistes.

Par contre il faut impérativement que nous gagnions les 23 avril et 7 mai, sinon il y aura le désastre de Fillon qui annonce un "blitzkrieg" comme il dit pour casser tous nos droits sociaux en 3 mois d'été, par 5 ou 6 ordonnances, afin d'éviter toute résistance sociale.

Si nous perdons, nous perdrons socialement, et nous perdrons aussi dans le PS tout ce que nous venons de gagner, car l'appareil droitier se vengera de sa frayeur actuelle dans un congrès bureaucratique où la base perdra à nouveau, à moins qu'elle n'ait massivement augmenté, changé, adhéré, ou ré-adhéré…

Pour gagner nous avons une obligation de résultat : aboutir à un programme commun de gouvernement rose vert rouge entre Benoit Hamon, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon.

Personne ne se retirera pour personne, personne ne se ralliera, personne ne se soumettra, pas question de soumission, mais respect et unité!

Si Mélenchon y va seul, il perdra !

Si Hamon y va seul, il perdra !

Sans cette unité là nous perdrons tous,

Mais si nous sommes unis cela fera une dynamique gagnante irrésistible.

On a une obligation de résultat car s'il n'y a pas unité ce sera désastre avec pour seul choix le 7 mai, Fillon ou Le Pen.

Par contre s'il y a unité la victoire sera redevenue possible.

Il faut en urgence construire une plateforme commune et c'est possible comme au Portugal.

Ca ne peut être ni tout le programme de Benoit Hamon, ni tout le programme de Jean-Luc Mélenchon, ni tout le programme de Yannick Jadot, on doit trouver ce qui unit pas ce qui divise. Il faut en discuter ainsi de façon ouverte.

Inutile de vouloir faire passer "les cohérences" de chacun, il faut faire le compromis sur 6 ou 7 ou 9 points qui font le plus consensus, et les mettre en œuvre. Un programme concret de transition: réforme fiscale, réforme bancaire, faire rentrer la fraude fiscale, prendre aux dividendes et aux 1%, hausser les salaires, allocation d'autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans (branche de la sécurité sociale) renforcer les services publics, réduire la durée du travail, contrôler les licenciements, abroger El Khomri, reconstruire un droit du travail, contrôler les licenciements prendre des mesures de transition écologique, aller vers la VI° République sociale, laïque, parlementaire, démocratique, féministe, écologique, pacifique, internationaliste...

Ca ouvrira ensuite d'autres épisodes, qui surviendront dans un rapport de force nouveau, avec une vigilance et une mobilisation grandissante du salariat.

Un accord cela peut se faire rapidement comme au Portugal. Ce n'est pas difficile contrairement à ce qu'on croit. Les choix faits peuvent être expliqués et approuvés publiquement, démocratiquement. Ca fait des années que nous discutons de tout cela.

Le "casting" qui irait avec le programme commun, c'est aux trois candidats d'en décider. Mais là non plus, s'il y a la volonté unitaire ce n'est pas difficile. Tous sont pour la VI° République et contre "le pouvoir personnel" façon Hollande. Il y a forcément discussion ouverte sur les rôles de président et de premier ministre, et sur la façon de construire une majorité parlementaire.

Si nous bâtissons un accord de gouvernement commun TOUS les candidats devront être labellisés en soutien à cet accord, ça implique un ou une par circonscription, et une re-discussion générale de toutes les candidatures évidemment, désignées par consensus et/ou par primaires locales.

Pour cela il faut annoncer la volonté d'un gouvernement rose vert rouge Hamon-Jadot-Laurent-Mélenchon

A ceux auxquels cela paraît impossible, il faut le dire, il n'y a qu'une voie gagnante c'est celle là. Il n'y a pas d'alternative à cette unité là, il faut le dire sur tous les tons, se battre, mobiliser et faire pression. Tout ça peut se résoudre car nous sommes des millions à vouloir l'unité Hamon-Jadot-Laurent-Mélenchon.

Beaucoup de ces choix se trouvent dorénavant concentrés entre les mains de trois candidats... pour qu'il n'y en ait plus qu'un seul, mais l'action de millions de signataires d'appels et de pétition, ne peut que renforcer les chances de réussite d'un accord entre eux.

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