GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Ce que nous voulons : du salaire !

Cela suffit de parler sans cesse de « pouvoir d’achat », comme le font à l’envi nos gouvernants. Il faut parler de « salaire ». Disons-le partout et avec force. Aux Gilets jaunes, dans nos syndicats, à toutes et tous. Nous travaillons, nous sommes 24 millions de salariés. Soit 90 % des actifs, on ne le redira jamais assez. Le salaire, c’est ce que nous percevons pour notre travail.

Un patron ne « donne » pas un salaire. Ce n’est pas un cadeau. Le patron doit payer la force de travail du salarié. Et il cherche à la payer le moins cher possible, car – c’est la loi du profit – il doit en extraire le maximum de plus-value.

Mais nous, nous cherchons à ce qu’il soit le mieux payé possible afin de pouvoir vivre décemment. Voilà trois décennies que les salaires nets et bruts sont bloqués et que le capital s’enrichit toujours davantage sur notre dos. Macron accélère brutalement ce mouvement en cherchant à remettre en cause, non les acquis sociaux des salariés, mais le salariat lui-même.

Assistanat patronal

Nous sommes en pleine explosion sociale. Après les manifestants anti-El Khomri, après ceux contre les ordonnances anti-travail, après les cheminots, les retraités et les jeunes, une nouvelle fraction du salariat est entrée en lutte avec les Gilets jaunes.

C’est l’occasion de clarifier ce point essentiel. Nous ne voulons pas d’aumône, de prime d’activité, de calcul de bouts de chandelles, de jeu de déshabillage de Pierre et d’habillage de Paul, de vraies fausses heures supplémentaires. Ce n’est pas l’État – avec nos impôts – de payer du salaire à la place des patrons. Car, après que les gouvernements successifs les ont « exonérés » pendant des décennies de payer les salaires bruts et super-bruts, voilà que Macron les exonère d’une part du salaire net : sur un Smic, cela représente 17 % (240 euros) contre 83 % « reste à charge » du patron (1200 euros). Ce n’est pas à l’impôt des salariés de rémunérer les profits des patrons.

LA question du moment

Nous voulons du salaire, du vrai, du net et du brut. Que le capital paie. Nous voulons que ce soit les patrons, les actionnaires, les financiers qui nous exploitent, qui nous paient.

C’est LA question de la dignité des salariés qui est posée. Un salaire net pour vivre au jour le jour, associé à un salaire brut pour avoir une protection sociale tout au long de la vie. Les cotisations ne sont pas une « charge », ni même un impôt ; elles sont constitutives du salaire. Protégeons-les ! Augmentons-les ! Les capitalistes sont tellement richissimes aujourd’hui qu’ils peuvent et doivent payer.

Dans les nombreux spectacles de propagande qualifiés de « débats » qu’il anime – on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! –, jamais Macron ne prononce le mot « salaire » ! Contraignons-le à le faire et forçons les médias à employer le bon vocabulaire. « Augmentez les salaires ! » « Augmentez le Smic !» « Conférence nationale sur les salaires ! » Adaptez les conventions collectives, les grilles de salaires et les grilles indiciaires de la Fonction publique. Bref, payez correctement et dignement notre travail.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche est à retrouver dans le numéro de février de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

 

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