Unité de la gauche !
21/01/2009 |

Photo : le samedi 10 janvier 2009, unité de toute la gauche pour la défense de la Poste comme service public, devant la Poste du Louvre à Paris.Depuis 1973, dans un contexte de crises économiques de capitalisme à répétition, le capitalisme a pénétré des secteurs où dominait la petite production, notamment le commerce et l’agriculture. Le nombre de salariés est passé de 70 % à 93 % de la population active. Les femmes sont massivement entrées sur le marché de la main-d’œuvre, Les jeunes sont des salariés en formation. Les retraités sont des salariés pensionnés qui reçoivent un salaire indirect versé par les salariés en activité. Les chômeurs sont des salariés privés d’emploi dont les indemnités sont alimentées par les cotisations sociales de ceux qui ont un emploi. Le salariat représente 93 % de la population active face à 1 % de la population, l’actionnariat qui pille les salaires, spécule sur les revenus financiers, et s’octroie des milliards de stock-options, parachutes dorés, retraites chapeau... Depuis plusieurs années les salariés agissent contre cette politique libérale avec une force qui reflète leur domination numérique mais aussi leur conscience, exigeant une politique qui rétablisse les droits sociaux, qui redistribue les richesses, qui redonne aux salaires ce que les profits leur ont pris. Le socialisme redevient une idée neuve. Ce sont des millions de salariés qui ont manifesté et fait grève en 1995, en 2003 et en 2006. Ces 6 dernières années, ces mobilisations sont devenues plus nombreuses, profondes, diverses, radicales. Elles révèlent que la politique libérale suscite une exaspération croissante. Pour emporter une victoire complète, durable, le mouvement social a besoin de la gauche. Il a besoin que la gauche offre un débouché sur le terrain politique à toutes ces luttes. Mais la gauche est encore dépourvue de programme et encore divisée : PS, PCF, Verts PG, MRC, PRG, NPA, LO, POI, FGA… C’est à cause de cette division et de l’absence d’un véritable programme social si Sarkozy a emporté à l’arraché l’élection de mai 2007 alors qu’il aurait dû la perdre. Mais depuis il gouverne pour seulement 2 % de privilégiés, aux forceps et à coups de manipulation médiatiques : il bloque les salaires, brade les hôpitaux, l’école, liquide les services publics, poste, transports, communication, la justice, l’information, ce qui conduit le pays au bord de l’explosion sociale. Pourtant la gauche est majoritaire à la base dans le pays : après les régionales de mars 2004, elle a connu un raz-demarée politique aux municipales et cantonales de mars 2008. Elle dirige 20 régions sur 22,61 % des départements, 2 villes sur 3, la quasi totalité des grandes villes. Il lui manque la majorité parlementaire. Le contexte de la crise sans précédent du capitalisme et de l’impasse sarkozyste peut déboucher dans des conditions légitimes à des élections anticipées. A l’occasion de telles élections, la gauche doit se préparer à être majoritaire. C’est pourquoi il est actuel que tous les partis de la gauche rendent publiques les mesures d’urgence qu’ils proposent pour sortir de la crise et il est nécessaire qu’ils les confrontent, les soumettent à la discussion dans des assises nationales de la transformation sociale et les synthétisent dans un programme d’urgence sociale d’unité de la gauche. C’est ainsi que la gauche résoudra, du même coup, la crise qui la mine depuis 2002. Elle sera en position de mettre fin à 6 années de domination de la politique ultralibérale en France et ce sera un exemple pour l’Europe et le monde entier. La gauche, unie autour d’un programme combatif, doit être prête pour des élections législatives anticipées, pour sortir le pays de la crise dans laquelle l’enfonce Sarkozy, pour faire face à toutes les conséquences d’une explosion sociale, pour répondre positivement aux revendications du salariat.
De gauche à droite: Maxime Desgayers (premier secrétaire adjoint Fédération de Paris du PS), Véronique Levieux (secrétaire de la section PS du 2e arrdt), Loïg Raoul (secrétaire de la section du PS du 1erarrdt), Clémentine Autain (Collectifs de gauche), Jean-Jacques Boislaroussie (Alternatifs), Jacques Boutault (maire Verts du 2e arrdt de Paris), Gérard Filoche (CN du PS), Benoît Hamon (porteparole du PS), Pierre Laurent (porte-parole du PCF), Yves Salesse (Fondation Copernic), Marinette Blache (MRC), Verveine Angeli (Attac), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Olivier Besancenot (LCR).
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