Pour la victoire de l’espoir en Grèce et en Europe
03/06/2015 |
Nous reproduisons ici la résolution du Comité Central de SYRIZA adoptée le 24 mai dernier.
[caption id="attachment_7959" align="aligncenter" width="550"]
syriza.jpg[/caption] Depuis le 25 Janvier, le gouvernement mène avec constance et ténacité un combat politique singulier. Un combat pour la sortie définitive du pays du bourbier mémorandaire ; pour réconforter ceux qui ont du mal à survivre à cause des politiques menées pendant les cinq dernières années ; pour relancer l’économie sur la voie d’un développement durable et socialement équitable; pour mettre fin au cercle vicieux de la dette et l’austérité. Une combat pour faire naître l’espoir non seulement en Grèce mais partout en Europe. Parce que la confrontation avec les forces conservatrices qui insistent sur les politiques d’austérité en faillite, est un combat pan-européen. De son aboutissement ne dépend pas seulement l’avenir de la Grèce. C’est pour cela que tout est mis en œuvre pour faire avorter l’espoir représenté par SYRIZA et le gouvernement du salut social. C’est pour cela que nous sommes la cible des attaques de la Sainte-Alliance – internationale et nationale – de l’austérité. Voilà pourquoi le combat que nous livrons est d’une importance historique pour l’avenir de l’Europe. Tout au long de son parcours SYRIZA soulignait que la lutte contre la Sainte-Alliance de l’austérité ne sera pas sans embûches. Nous avions prévu qu’il serait long et rude, notre combat. Malheureusement, les faits ont vérifié nos prévisions. Mais la gauche est résistante et promise aux victoires difficiles. SYRIZA a par ailleurs toujours insisté sur sa singularité par rapport aux autres partis. Nous avons dit que nous sommes le parti qui défend les intérêts populaires d’aujourd’hui et les valeurs intemporelles de la Gauche. Et depuis quatre mois, nous prouvons chaque jour notre lien indissoluble avec le désir populaire pour la justice et la dignité. Depuis quatre mois, nous refusons les ultimatums insolents. Nous résistons à la tentative d’étranglement de l’économie et de la société. Nous bravons délibérément la campagne internationale de calomnie contre nous. Nous fermons les oreilles aux sirènes du ralliement et de la subordination. Depuis quatre mois, jour après jour, nous défendons avec insistance les lignes rouges définies par le peuple lui-même le 25 Janvier. Le gouvernement ne signera aucun accord mémorandaire. Le fait que nous rejetons les ultimatums ne signifie pas pour autant que nous ne cherchons pas une solution mutuellement bénéfique. Pendant tout ce temps, nous avons fait tous les efforts possibles pour sortir de l’impasse. La patience et l’ouverture d’esprit que nous avons démontrées ne doivent pas être interprétées comme une expression de faiblesse ou d’assimilation des conceptions prévalentes. Il s’agit plutôt d’un acte de responsabilité envers la société grecque et les autres peuples de l’Europe. Nous avons cherché et continuons de chercher un accord qui permettra la sortie du cercle vicieux : « dette – austérité – augmentation de la dette ». Nous avons cherché et nous continuons de chercher un accord qui permettra de renforcer la cohésion des peuples européens. Et nous dénonçons tous ces défenseurs zélés de l’austérité qui minent le processus de négociation qui par leurs attitudes intransigeantes et par leurs tentatives d’étranglement de l’économie grecque détruisent aussi la cohésion des peuples européens. Ceux qui croient qu’ils pourront ainsi humilier la Grèce jouent avec le feu. Le difficile compromis du 20 février a enregistré une partie importante de nos positions et a permis au gouvernement d’éviter le piège mortel tendu par des cercles internationaux et nationaux. Ainsi les actions sournoises mises en place par certains pour miner cet accord sont facilement compréhensibles. Dès le lendemain du 20 février tous les moyens ont été mis en œuvre pour annuler insidieusement les points clés de l’accord du 20 février et réintroduire progressivement la condition de la cinquième évaluation – prévue par le deuxième mémorandum – comme point de référence pour l’avancement de la négociation. Ce glissement vers la réhabilitation de la 5e évaluation n’a pas été et ne peut pas être accepté par la partie grecque. Malgré les tentatives de certains cercles de créanciers de miner l’accord du 20 février, le gouvernement grec a agi en conformité de ses règles. En outre, alors que le gouvernement a activement démontré son engagement politique pour honorer les obligations internationales et internes du pays, l’économie grecque a été mise en épreuve et le pays subit un étranglement financier sans précédent dicté par des intentions politiques manifestes. Si l’asphyxie économique imposée se poursuit et nous sommes confrontés à une situation limite, il est évident que la priorité sera mise sur le paiement des salaires et des retraites et non pas sur les remboursements des prêts. Les gens sont au dessus de la dette. Cependant, l’adversaire ne se trouve pas seulement à l’extérieur mais il se trouve aussi entre nos murs. C’est cette oligarchie qui a été favorisée et renforcée les 25 dernières années, et elle a vu sa puissance s’envoler avec les politiques mémorandaires de l’extrême austérité et de déréglementation du marché du travail. C’est sur le résultat de ce duel par ailleurs que seront jugés à la fois le nouveau gouvernement et SYRIZA. Notre combat vise à promouvoir un modèle social et économique radicalement différent, fondé sur la redistribution des richesses, sur la promotion de l’égalité, sur la solidarité, sur le respect de la propriété publique, sur le soutien des biens publics, du travail salarié, du respect de l’environnement. C’est pour cela que certains s’y opposent farouchement. Le réseau des oligarques a depuis quelque temps quitté le masque d’impartialité et il a opté pour une confrontation directe avec le gouvernement sans intermédiaires politiques cette fois et sans faux semblants. Ce n’est pas un hasard si nous sommes la cible des attaques quotidiennes des médias impliqués depuis toujours dans le système de la collusion d’intérêts privés et politiques. Cependant, SYRIZA a déjà démontré dans le passé et le démontre encore aujourd’hui dans la pratique qu’il ne se laisse pas intimider par la propagande grise. Parce qu’il a confiance dans le jugement du peuple grec. Les oligarques doivent enfin comprendre : il est temps de mettre la main à la poche. Il est temps de payer des impôts, de rembourser leurs prêts aux banques, de payer les fréquences de télévision, de remplir leurs obligations financières selon la loi et comme le reste de la population. Il est temps de payer ce qui n’a pas été payé depuis bien longtemps. Malgré la propagande grise qui se déchaîne contre nous, nous imposerons la justice quoi qu’il en soit. Nous avons devant nous quatre ans moins quatre mois pour le faire. Et alors que nous abordons la dernière ligne droite des négociations, nous soulignons nos exigences spécifiques pour un compromis acceptable par nous : A) des excédents primaires faibles, B) aucune nouvelle baisse des salaires et des pensions, C) restructuration de la dette, D) paquet soutenu pour des investissements publics, notamment dans les infrastructures et les nouvelles technologies. En outre, la restauration des conventions collectives et l’augmentation progressive du salaire minimum à 751 euros constituent une condition sine qua non. L’exigence que tout changement de la politique fiscale doit contribuer au progrès de la justice sociale en réduisant les charges pour les revenus faibles et en enrayant la fraude fiscale des hauts revenus et des grosses fortunes est tout aussi nécessaire. Le Comité central estime que l’adoption des initiatives législatives telles que l’adoption immédiate des projets de loi pour le rétablissement des négociations collectives et l’abolition de la clause du déficit zéro enverra un signal politique fort dans toutes les directions et renforcera la position du gouvernement. Le travail législatif du gouvernement accompli jusqu’ici constitue la meilleure preuve de ses objectifs pour la négociation. Et même entravé par l’asphyxie financière qui a été imposée le gouvernement avance fermement dans la mise en œuvre du Programme de Thessalonique. Nous rappelons : [caption id="attachment_6745" align="alignnone" width="120"]
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