Pour la jeunesse, infliger une défaite politique à la droite et faire gagner la gauche est un impératif démocratique
25/03/2007 |
Les cinq années que nous venons de vivre sous le quinquennat Chirac ont été le théâtre d'attaques violentes contre la jeunesse. Le durcissement de l'appareil policier et judiciaire à l'encontre de la jeunesse (qui en fut la première victime, que ce soit pour la jeunesse des quartiers, les lycéens mobilisés contre la réforme Fillon ou les étudiants contre le CPE), les «contrats jeunes-avenir » dont l'intitulé est d'un cynisme crade tellement ces contrats sont synonymes de précarité extrême et de revenus ridicules, la loi sur l'égalité des chances (CPE, Apprentissage à 14 ans), le mépris à l'égard des jeunes chercheurs qui ne demandent qu'à faire profiter la nation de leur excellence, sont autant d'exemples qui désignent ce gouvernement comme un ennemi déclaré de la jeunesse. Nous avons imposé une défaite sociale au gouvernement et aux libéraux en imposant le retrait du CPE dans un mouvement d'une ampleur et d'un dynamisme inégalés depuis 1968. C'est l'Unité d'action de la jeunesse et la réalisation de l'Unité syndicale derrière elle qui permis cette victoire. Nous devons transformer l'essai de ce recul forcé du gouvernement en déculottée électorale de ceux qui rêvent de briser notre capacité de résistance. Battre la droite, le 22 avril, c'est renvoyer au vestiaire Sarkozy et sa bande qui ne resteront pas sur la défaite du CPE. Battre la droite, c'est remettre la balle au centre et réengager la partie dans des conditions plus favorables pour gagner de nouveaux droits pour la jeunesse. La politique est un combat de tous les instants. Nous savons qu'un gouvernement de gauche, au regard du programme du PS et des intentions de Ségolène Royale, ne sera pas la garantie d'une réponse politique aux revendications de la jeunesse. Mais ce sera un appel d'air, une situation nouvel, un champ ouvert où les carte seraont rebattues. Ségolène devra nécessairement tenir compte de l'aspiration de la jeunesse à en finir avec la précarité qui la frappe (taux de chômage elevé, stages non ou sous-rémunérés, salariat étudiant, pauvreté, difficulté d'accès aux soins...), ni oublier qu'elle est plus combattive que jamais. Nous devons pour cela nous imposer dans la campagne, imposer nos thèmes et nos exigences. La passivité est l'assurance des déceptions et des défaites futures. La victoire de la gauche sera celle du peuple de gauche, des salariés mobilisés contre la réforme des retraites, de l'ensemble du salariat mobilisé contre le CPE, de tous ceux qui le 29 mai ont signifié avec force qu'ils n'avaient pas renoncé à la construction d'une Europe politique et sociale et ont par leurs vote mis un terme au projet de supermarchés Européen contenu par le TCE.
«À partir du moment où, dans un pays, s'établit un divorce entre l'orientation du régime et les aspirations de la jeunesse, alors, oui, la catastrophe est proche - alors le totalitarisme menace à plus ou moins long terme.» Pierre Mendès-FranceLa victoire de la gauche sera la défaite de la politique sécuritaire de la droite, de la mise en coupe réglée du pays par les principes du néolibéralisme, des ultras du CAC 40 qui ne rêvent que d'une chose: tatchériser le salariat français, le mettre à genoux, briser sa force. Ces élections seront l'occasion d'une clarification: barbarie ou autre chose? A autre chose, nous devons répondre socialisme. Le combat pour le socialisme n'est pas mort, ni une survivance utopique contenue dans les chants du mouvement ouvrier. Ce combat est fait de rendez-vous, et celui du 22 avril est crucial. Les victoires électorales ne sont pas un but en soit, mais un levier nécessaire. C'est de la puissance du salariat qu'émergera l'alternative au capitalisme et la jeunesse doit jouer pleinement son rôle au sein du salariat. Ce rôle aujourd'hui, c'est refuser de se faire voler la victoire de la gauche en restant sur le banc de touche. Unité
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