Le féminisme n'a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours
17/11/2009 |
Il était pléthorique le collectif unitaire d’appel à la manif, pas moins de 103 associations : féministes, syndicats et partis de gauche, pour rappeler au gouvernement notre attachement à l’IVG et pour dénoncer les scandaleux écarts entre les deux sexes en matière de salaires et de retraites, de santé, d’accès au logement… La gauche française (Martine Aubry, Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Bernard Thibaut, Gérard Aschieri,…) : elles étaient là, eux aussi. Nous aurions pu espérer une manifestation à l’image de ce collectif et de ces enjeux. Hélas, quelques milliers de manifestantes et de manifestants seulement se sont retrouvé-e-s pour réclamer une réelle égalité femmes hommes. Alors, pourquoi, bon sang en est-on là ? Cette lutte est juste : Aujourd’hui, en France, les femmes perçoivent des salaires inférieurs de 21 % à ceux des hommes, elles représentent 80% des travailleurs pauvres, assurent l’essentiel du travail ménager et de l’éducation des enfants. 85 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et leurs retraites sont en moyenne inférieures de 600 € par mois. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Une femme est violée toutes les 10 minutes. Aujourd’hui en situation de crise, les femmes sont une fois de plus en première ligne des mauvais coups : précarité, inégalité salariale, travail à temps partiel imposé, chômage… Le gouvernement s’attaque aux « bonifications » accordées aux mères de famille salariées.
LA LIBERTÉ de disposer de son corps. Il faut garantir le droit à la contraception, à l’avortement partout sur le territoire, ainsi que le droit, pour toutes et pour tous de choisir sa sexualité. L’AUTONOMIE financière et du temps pour vivre : il est grand temps que des mesures contraignantes soient prises pour rendre effective l’égalité dans le monde du travail. LA DIGNITÉ avec le vote et l’application de la loi cadre contre les violences faites aux femmes. LA LAÏCITÉ comme fondement de notre société que l’on ne doit pas remettre en cause pour garantir les droits des femmes. La lutte contre le sexisme passe par la défense d’une société qui repose sur la séparation des Églises et de l’État. L’ÉGALITÉ dans la vie politique, économique et sociale. Alors que les inégalités sont si fortes entre les femmes et les hommes, les services publics constituent également un élément déterminant pour les femmes dans l’accès aux soins, à l’école et aux services, de la petite enfance. LA SOLIDARITÉ dans la lutte pour les droits des femmes du monde entier et égalité pour les femmes migrantes venues en France. Les partis de gauche, les syndicats, ont insuffisamment mobilisé. Ils ont payé de leur personne et subventionné les départs de province pour se donner bonne conscience. L’égalité entre les femmes et les hommes? «Mais on est POÛR, on signe tous les papiers que vous voulez, les conventions, les chartes, on vote tous les textes que vous voulez, la parité TOTALE, comme au parti Socialiste. En attendant, pour les choses sérieuses comme la commission électorale pour les régionales, alors là, nous les puissants, on nomme… DES HOMMES. Virginie Houadec
LES MOTS D’ORDRE DU 17 OCTOBRE :
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