Bonjour chers camarades,
Je vous parle pour la motion 3 : Maintenant la Gauche, le Social au Cœur. Cela fait 60 ans que le principe existe dans le code du travail, il y a 40 ans le Mouvement des Femmes le revendiquait, depuis 30 ans on devait y arriver avec la loi Roudy :
« À travail égal, salaire égal » Au rythme actuel, dans 150 ans, nous n’y serons toujours pas. Il s’agit d’une bataille contre une discrimination intolérable, pas de misérabilisme. Rappelez-vous : tous salaires confondus, les rémunérations des femmes sont inférieures de 27% à celles des hommes, et 80% des smicards sont des smicardEs. Relever le SMIC est déjà une mesure féministe ! Quant aux retraites, la différence est encore plus grande : 48% de moins pour les femmes. Cela est encore amplifié par la réforme Fillon de 2010 avec l’augmentation du nombre de trimestres requis et le report à 67 ans de l’âge du droit au taux plein. Pourquoi ce déficit encore plus important ? Toute une série de facteurs se combinent pour tirer les pensions des femmes vers le bas :
Leurs salaires sont inférieurs, même à temps complet, même à qualification égale ; À cause des enfants dont les femmes s’occupent à 80% en moyenne (quand elles ne sont pas seules à les élever), leurs carrières sont souvent incomplètes ; Leur évolution de carrière est entravée, qu’elles aient des enfants ou non ; Leur travail est plus précaire et le temps partiel subi les touche plus que les hommes. Résultat : la médiane des retraites féminines est inférieure au seuil de pauvreté ! C’est à dire que la moitié des femmes touchent moins de 850€/mois et le seuil de pauvreté en France est à un peu plus de 900€. Dans les élections de mai et juin dernier, une majorité de femmes ont voté à gauche, elles attendent beaucoup de nous, nous ne devons pas, nous ne voulons pas les décevoir ! C’est à nous d’imposer l’égalité salariale, mais sans nous, sans notre action elle ne se fera pas spontanément. Nous avons les moyens politiques de le faire, à travers le contrôle et les sanctions : à notre gouvernement de mettre en place un calendrier qui impose l’égalité contre les discriminations qui perdurent.
D’abord exiger, dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, un bilan comparatif des salaires femmes/hommes ; Donner la possibilité aux organisations syndicales de saisir un juge en référé sur ces questions ; Donner la possibilité à l’inspection du travail de verbaliser et de sanctionner les discriminations ; Imposer le retour à leur place antérieure pour les femmes de retour de congé maternité ; Donner la possibilité à la justice d’imposer des astreintes financières suffisamment lourdes pour que ce soit dissuasif ; Nous devons poser le principe du rôle social de la maternité afin que ce ne soit plus le prétexte aux discriminations à l’encontre des femmes. Sybille Fasso, 2 novembre 2012.
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